CUHACIENDER Jacques Agop

*************************

 

PLUS JOLIE QUE JOLIE

PLUS JOLIE QUE JOLIE
QUE TU ES
MAIS
PLUS JOLIE QUE JOLIE
C'EST BELLE
MAIS
C'EST PAS BEAU DE DIRE
C'EST BELLE
POUR SI BELLE QUE TU ES
MAIS
MON FRANCAIS NE DIT PAS
SEBELASEBO ni SEBOASEBEL

 

 

YEUX OUVERTS

un soleil noir
c'est un coeur
qui voit noir
le soleil

un coeur noir
c'est une lune
sans soleil
noire de coeur

un coeur sans soleil
c'est comme
un soleil sans coeur
lunatique

un coeur qui n'a pas
le coeur de voir
quelque soleil là
le soleil des soleil

est peut-être
est sans doute
est sûrement
est qui sait ?

un coeur qui aime
et dont les rayons
de son soleil
NE LE CHAUFFENT PAS !

 

 

LE RENOUVEAU DE SEJOUR

DEPUIS QUE LE SILENCE DENSE
ENVAHIT NEPTUNE LA NUIT
LES LARMES DE SOUFFRANCE
CONNAISSENT LE REPENTIR

SI LA NUIT DANSENT LES LANCES
EN VAHINE SUR LES DUNES
LE CHARME DES "PLUS TARD" RANCES
ATTESTE LE REVENIR

QUE L'EMPIRE DE LA MER
DONNE L'EMPIRE DU MONDE
LES OCEANS DE PLEURS
CARESSENT LES SOUVENIRS

PORTANT LE SCEPTRE QUI ABONDE
LA LUMIERE DU REGARD FECONDE
EN RAIS MAJEURS NOS RENAITRES
PARAISSENT AU REVEILLON DU RAVIR

LA BEAUTE DU PARDON PEUT ETRE
POUR LE RETOUR INDOLORE
QUE LE VERBE REPARTIR ENCORE
BENISSE CE DEVENIR

INVOQUANT LA ROUSSE JOIE
NEPTUNE ARROSE LES DESIRS
DEPUIS...L'INTENSE SILENCE
EVOQUE L'EMOI DE L'AVENIR.

 

 

O, CHAMP DE L'ETRE

UN TERRAIN QUI GLISSE
CHERCHE LES MAINS
DE LA TERRE

UNE TERRE QUI GLISSE
EST SANS TERRAIN

LES SEINS
NE SONT LISSES
QU'EN TERRAIN D'ENTENTE

MES MAINS TENTENT
EN PATIENT DESSEIN

LA TERRE SAINTE
EST CE CORPS PROMIS
LATENTE ETREINTE

L'ESPACE D'ATTENTE
EN TEMPS DU

LES DOIGTS TENDUS
JE CHERCHE
LE CORPS DE LA TERRE

 

 

YEUX OUVERTS

un soleil noir
c'est un coeur
qui voit noir le soleil

un coeur noir
c'est une lune
sans soleil
noire de coeur

un coeur sans soleil
c'est comme
un soleil sans coeur
lunatique

un coeur qui n'a pas
le coeur de voir
quelque soleil là
le soleil des soleils

est peut-être
est sans doute
est sûrement
est qui sait?

un coeur qui aime
et dont les rayons
de son soleil
ne le chauffent pas!

 

 

A MA DIVINE CONFISERIE

Ma divine confiserie
sucrée et si colorée
peut résister à qui ?

A l'arôme qui enivre
au ciel ou à la mer,
ou à la terre dorée ?

Ma douceur si adorée
assurément sussurée
sans sucre ajouté !

Je n'ai pas su créer
confiserie ou poésie
sans chair à succès !

 

 

RAVI SANS

DE MON AIR
DEBONNAIRE
R.E.S.T.E.
LE VIEIL
HOMME ET
L' ANCIEN !

DE TON AIR
DE TONNERRE
M'ADVIENDRA
LA FEMMMME
ACTUELLE.. !

 

 

AH ! SI TU SAVAIS

J'AI DEGUISE MA TENDRESSE
AU NOM DE LA TENDRESSE
J'AI DEGUISE MA TENDRESSE
AU NOM D'UN DEGUISEMENT

QUE PREFERES-TU ?
UNE TENDRESSE DEGUISEE
UN TENDRE DEGUISEMENT

J'AI DENOUE MA VIEILLESSE
AU NOM DE LA JEUNESSE
J'AI DENOUE MA VIEILLESSE
AU NOM D'UN VIEUX DENOUEMENT

QUE PREFERES-TU ?
UNE VIEILLESSE DENOUEE
UN VIEUX VIEUX DENOUEMENT

J'AI DETOURNE MES PROMESSES
AU NOM DE LA SAGESSE
J'AI DETOURNE MES PROMESSES
AU NOM D'UN DETOURNEMENT

QUE PREFERES-TU ?
UNE PROMESSE DETOURNEE
UN SAGE DETOURNEMENT

J'AI DEVOILE MA TRISTESSE
AU NOM DE LA TRISTESSE
J'AI DEVOILE MA TRISTESSE
AU NOM D'UN DEVOILEMENT

QUE PREFERES-TU ?
UNE TRISTESSE DEVOILEE
UN TRISTE DEVOILEMENT

 

 

RESOLUTION

Deux hirondelles s'envolent
dans
les nuits blanches des corolles
les ailes en communion
elles chantent à l'unisson

Voyez-vous j'étais là
dans
cet obscur musical
elles n'étaient plus là
c'est mon sort fatal

Couleur rose pâle gris bleu
dans
les cieux les dieux ne m'inspirent
point l'amour je ne peux je n'y peux
je goûterai la vie ici-bas.

 

 

NOUS

JE TE
à nous deux
cela fait
je te

et rapproché
jete
j.e.t.e
...........
faut-il nous jeter
par la jetée
...........
nous jeter
puisque
je te me
jeteme
j.e.t.e.m.e.
............
je t'aime
j'aime
te me dire
mais
un jet
............
c'est rapide
jette-toi
alors
jette-toi
vite vite et
vite
............
jette-toi donc
entre
je et me
............
cela fait
je te me
oui
jeteme
je t'aime
............
encore encore
jette-toi
dans nos
je t'aime
............
cela fait
NOUS

 

 ANAKRONIK

Aujourd'hui
Ce soir
Ce coucher
De soleil gai

Par un regard
Sur les vignes
Parcourues
Nombreuses

Souriant dans l'âme
Au plus joli
Visage
D'entre nous

J'ai senti
Qu'au-delà
De mon âge
J'avais beaucoup
Vieilli

 

 FORCE

C'est toi que je veux voir
Voir seulement
C'est toi que je veux aimer
Aimer seulement
J'ai voulu j'ai aimé
J'ai aimé j'ai voulu
Toi seulement
J'ai voulu Etre voulu
J'ai aimé Etre aimé
De toi seulement

C'est de toi que j'ai voulu être aimé
C'est de toi que j'ai aimé être voulu
De toi seulement

**************************************

ANTE PRIERE I

Guéri par des illusions
qui nourrissent mes faiblesses

SEIGNEUR !

Je me sers de toi
sans te servir...

Nourri par des illusions
qui guérissent mes faiblesses

SEIGNEUR !

je te remplace
sans te faire place...

Voulant que tu viennes vers moi
avant que j’aille vers toi

SEIGNEUR !

je ne cesse de demander
sans véritable oraison...

Confondant prière du désir
avec le désir de prière

SEIGNEUR !

est-ce ton chemin qui m’importe
est-ce mon chemin qui t’importe...

Moi en Toi, Toi en moi
Je veux saisir, je veux voir

SEIGNEUR !

montre-moi ton invisibilité
montre-toi dans le peu de mon voir....

Lorsqu’un amour se concrétise
je crois que c’est Toi qui parles

SEIGNEUR !

apprends-moi à aimer complètement
sans que je parle concrètement...

SEIGNEUR !... SEIGNEUR !... SEIGNEUR!...

heureux sont ceux qui ne prient plus ?
Heureux ceux qui aiment dans le silence ?

*****************************************

ANTE PRIERE II

Je m’adresse à Toi SEIGNEUR !
mais mon adresse est nulle part

Te cherchant hors de moi
Te cherchant hors de tout

SEIGNEUR ! je me perds et je Te perds...

Tourné vers autrui
sans autre réel souci

qu’il me regarde
je ne puis donner l’amour que j’attends

SEIGNEUR ! tant est ma maladresse...

Que sais-tu de la longue attente
demande le poète

Je ne puis lui rendre la joie
je suis faible et je le sais

SEIGNEUR ! comment prier avec un coeur si fermé...

Depuis que je cultive l’ivraie en moi
la mauvaise herbe envahit mon âme

Et je demande le meilleur blé
à monprochain, à l’être aimé

SEIGNEUR ! je ne sais pas faire du bon pain...

**************************************

ANTE PRIERE III

Que l’eau qui lave mes mains SEIGNEUR
pour s’ouvrir vers Toi
soit la bonne

mais comment parler de l’eau, dans l’eau
comment me tourner vers Toi avec une âme naufragée

Que l’air qui entre en moi, SEIGNEUR
pour le souffle de ma prière
soit le bon

mais comment parler de l’air, sans air
comment T’aimer sans Te respirer

Que la terre qui supporte mon corps, SEIGNEUR
pour toute prosternation
soit la bonne

mais comment parler de la terre, enterré
comment vouloir la vie avec un corps meurtri

Que le feu qui accompagne mes yeux, SEIGNEUR
pour la lumière de mon regard
soit le bon

mais comment parler de feu, en brûlant
comment trouver la joie dans cette douleur

Toi qui assèches le peu d’eau que j’ai
Montre SEIGNEUR si je vais à la bonne fontaine

Toi qui raréfies le peu d’air que j’ai
Montre SEIGNEUR si je respire à la bonne atmosphère

Toi qui amaigris le peu de terre que j’ai
Montre SEIGNEUR si je m’élève à la bonne glaise

Toi qui consumes le peu de feu que j’ai
Montre SEIGNEUR si je m’éclaire à la bonne lueur

Toi qui prends tout pour octroyer l’abondance
Je ne puis contenir une telle grâce SEIGNEUR

Ta goutte de beauté est un océan de paradis
Apprends-moi comment Te recevoir ici-bas, AMEN.

*********************************************************************

ANTE PRIERE IV

COURIR toujours derrière le cours des événements
pour devancer SEIGNEUR
ce que Tu prévois...

quelle triste preuve de mon retard
Oh ! combien souffres-Tu de mon inconstante compagnie ;

FUIR toujours devant le présent du moment de l’instant
pour être là SEIGNEUR
avec tout ce que je crois

quelle triste erreur de ma vitesse
Oh ! combien souffres-Tu de mes inconséquentes avances ;

VOIR toujours et partout avec les yeux de l’intelligence
pour envelopper SEIGNEUR
tout ce que j’entrevois

quelle triste cécité à percevoir Ton message
Oh ! combien souffres-Tu de ces aveugles présages ;

SAVOIR toujours avec cet esprit tortueux
pour être maître SEIGNEUR
dans le mystère de Ton silence

quelle triste preuve de mon égarement
Oh ! combien souffres-Tu de mes indignes impatiences ;

CROIRE toujours avec les formes du visible
pour Te connaître SEIGNEUR
par les sens erronés

quelle triste preuve de mon imperfection
Oh ! combien souffres-Tu de mes vaniteuses croyances ;

AIMER toujours avec cette folle possession
pour être heureux SEIGNEUR
loin de ce que tu octroies

quelle triste preuve de mes parcimonieux sentiments
Oh ! combien souffres-Tu de mes orgueilleuses impertinences ;

Ne plus courir, ne plus fuir,
Voir et savoir, croire et aimer ;

MERCI SEIGNEUR, maintenant, je peux prier...

****************************************************************

ANTE PRIERE V

à l’INNOMABLE...

Par inversion... je converse
En vain... j’ai cherché
Le bonheur... dans l’amour

Par conversion... j’inverse
Pour l’amour... dans le bonheur
Humain étais-je... sans Toi

J’ai aimé... mon semblable
Dans la maison du plaisir
J’ai apprivoisé... les épines

Homme je veux... être
Pour T’aimer... d’abord
Dans Ta maison... je désire

Apprivoiser... mon semblable
Pour... me rencontrer enfin
Cette deuxième fois... avec foi

L’être aimé par Toi... est là
Dieu... décoderas-tu
De ce bonheur... conjugué à deux

Si fragile... de vrai plaisir...

************************************************

ANTE PRIERE VI

épuration épuration
des morts sans rancune
des amours flagellés
de même aucune
pourriture de
mes tendres enfances
ce reste de cœur
qui se lance
aux statures de
vaines tendresses
ration des limbes
des gitanes
la croix dorée de riches paysannes
muses cymbales
triple affection
celles qui
n’ont jamais vu
la guerre
sans action devant
la haine des autres
on me regarde à peine
naguère
l’haleine reflétant
des yeux chauffés de
brume de joie
de jadis montre
des ombres d’ongles
qui jonglent
juste au milieu
du crucifix
vierge
épuration épuration
rester sur terre
te voiler de pudeur
à la lumière de
trois cierges

*******************************

LE CHRIST ET LE FRUIT FENDU

UN CHRIST A L’ORANGE
TRANSITION ORANGEE
ORANGE TRANSIE
TRANSFIGUREE

ORANGE FIGUREE
REGARD DEFIGUREE
CHRIST SACRIFIE
ORANGE EN TRANCHES

TRANCHES SANCTIFIEES
TRANSITION FIGUREE
CHRIST TRANSI
ORANGE DEFIGUREE

ORANGES PRESSEES
CHRIST RESSUSCITE.

 

 

IL PLEUT MON FILS

IL pleut mon fils, l’automne est mouillé,
Mouillé comme les yeux de l’amant déçu...
Va donc fermer porte, fenêtre,
Viens t’asseoir auprès de moi... reste maître

Dans le secret... IL pleut mon fils.
Pleut-il dans ton âme, parfois,
Trembles-tu et ton coeur a-t-il froid
Te rappelant l’éclat du soleil de jadis ?

A l’intérieur de la porte du destin ténébreux,
Mais... tu pleures mon fils ! dans le noir soudain
De grosses larmes coulent de tes yeux.

Pleure, ô pleure donc l’innocence perdue,
Pleure à ton insu, mon pauvre petit fils,
Pitoyable proie de la vie ...
Pleure, ah ! pleure pour que tu grandisses.

(TEKEYAN - poète arménien du XVIII ème siècle,
poème traduit par J.Cuhaciender)

 

 

LE RENOUVEAU DE SEJOUR


DEPUIS QUE LE SILENCE DENSE
ENVAHIT NEPTUNE LA NUIT
LES LARMES DE SOUFFRANCE
CONNAISSENT LE REPENTIR

SI LA NUIT DANSENT LES LANCES
EN VAHINE SUR LES DUNES
LE CHARME DES "PLUS TARD" RANCES
ATTESTE LE REVENIR

QUE L'EMPIRE DE LA MER
DONNE L'EMPIRE DU MONDE
LES OCEANS DE PLEURS
CARESSENT LES SOUVENIRS

PORTANT LE SCEPTRE QUI ABONDE
LA LUMIERE DU REGARD FECONDE
EN RAIS MAJEURS NOS RENAITRES
PARAISSENT AU REVEILLON DU RAVIR

LA BEAUTE DU PARDON PEUT ETRE
POUR LE RETOUR INDOLORE
QUE LE VERBE REPARTIR ENCORE
BENISSE CE DEVENIR

INVOQUANT LA ROUSSE JOIE
NEPTUNE ARROSE LES DESIRS
DEPUIS...L'INTENSE SILENCE
EVOQUE L'EMOI DE L'AVENIR.


JE N’AI PAS LE TEMPS

je n’ai pas le temps

je n’ai pas le temps
de sourire au sérieux cauchemar

ni de lire la lettre d’un amant...

je n’ai pas le temps
de prier
ma vie n’est qu’une prière
à moi-même
j’erre sans cesse

ni de compter les ailes d’un saint...

je n’ai pas le temps
de fuir mon cafard
un printemps de miel amer

ni de guérir mes illusions...

je n’ai pas le temps
de croire aux images
il fait chaud partout

ni de nager dans un mirage...

le péché a meurtri tout
aurai-je le temps
de te revoir
au lendemain des fiançailles

aurai-je le temps
de te croire
alors qu’à l’ombre des funérailles
j’enterre un coeur aux sombres espoirs...

 

 

POUSSIERES DE PURES IMPURETES

empressée d’impressions
maladroites omissions
mensonges préventifs
regards dubitatifs

**********************

L’EXPECTATIVE

***********************

attentes douloureuses
inauthentique désarroi
imaginaire furtif
empreints d’impressions

************************

LA TENTATIVE

************************

absentes présences
orgiaques souffrances
rutilants silences
nourritures perverses

************************

L’ALTERNATIVE

************************

un coeur en éclisse
stériles effrois
tortueux émois
épure d’amour morte

************************

LA DEFINITIVE

************************

 

VERS CES SONS VAINS...


LONG LONG L'HIVER LENT
L'ENVERS LANGUIT L'ENDROIT
BLANC DEHORS ROUGE DEDANS
VERS L'AN ENIVRE QUE DIEU OCTROIE

L'HIVERS D'AMOUR AMOUR DIT VERT
EN CORPS NON VERDI ENCORE
NUIT DEDANS JOUR DEHORS
HIVER ENJOUE ET JOUETS DIVERS

LEVAIN DEDANS VERSET DE NUIT
DEVIN DEHORS SEVERE DE JOUR
LE VERS C'EST DIVIN DEPUIS
L'AMOUR JOUE AU JOUR LE JOUR

L'HIVER LON LONG LONG
ET L'ON DEVERSE VERS LES SONS
ONDULES CORPS A CORPS
MUSIQUE DEDANS SILENCE DEHORS

L'HIVER EST LONG L'MOUR EST LENT
ROUGE DEDANS BLANC DEHORS
NUIT DEDANS JOUR DEHORS
EN CORPS EN CHOEUR ET ENCORE

VERSEZ SON VIN SUR MES JOUES !

 Revenir au Sommaire des Auteurs