OEMES et ETTRES

ANS RONTIERES

NUMERO 25

Table des matières

  - EDITORIAL Bernard HAUDUC  -  

  - AN DEUX MIL MARJAN  -  

  - LE SIMOUN Marcel BRUN.   -  

  - LE BONHEUR Bernard HAUDUC  -  

  - L’Homme qui parle de toi Joël VALARCHER  -  

  - L'EVANGILE DE L'AN 2000 Georges Gabriel HOSTINGUE  -  

  - LES ANTICORPS DE MON AME Jacques Agop CUHACIENDER  -  

  - A LA FEMME J.Y REVAULT  -  

  - PEINTURE MARJAN  -  

  - LE NAIN Edith DESCHAMPS  -  

  - OUTRE-MESURE  -  

  - APAISEMENT Emilienne COTTRELLE  -  

  - LA MUSE André BUCHUARD  -  

  - QUI A VU PASSER DON QUICHOTTE ? Dominique ROTH.   -  

  - 8 AOUT 1998 Bernard HAUDUC  -  

  - L'ENTROPIE Georges Gabriel HOSTINGUE  -  

  - LA COLOMBE Jacqueline CENREAUD.   -  

  - L'AIGLE Edith DESCHAMPS  -  

  - SOUVENIRS EFFACES Emilienne COTTRELLE.   -  

  - MAGNOLIA Emilienne COTTRELLE  -  

  - LE VIEUX ZEBRE Jean Pierre GHIO  -  

  - LA TELEVISION Christine DELFOSSE  -  

  - L' AMOUR-DESERT J. Y. REVAULT  -  

  - DON PRECIEUX Jacqueline CENREAUD  -  

  - L'HERMETISME DANS LA POESIE Marcel BRUN  -  

  - LE SOUVENIR D'UN VIN APRE Chronique Esblygeoise  -  

  - ATELIER DE POESIE Joël CONTE  -  

  - LA SCIENCE HOLISTIQUE CHRISTIAN VIDAL  -  

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Editorial

Le progrès technique ne fait qu’envahir notre vie quotidienne. Pas dans une seule discipline, mais dans toutes. Que ce soit en médecine, en mécanique, en alimentation, etc... la technique et l’informatique bouleversent notre vie. Aux dires de certains, ce n’est qu’un début. IL est vrai que l’intellect humain réalise de grandes prouesses, mais sans trop se préoccuper du progrès de l’esprit, de la révolution intérieure, de l’alchimie, de la transformation de nous-mêmes. Cela viendra pour plus tard pour beaucoup, bien que cette transformation silencieuse soit déjà en marche. IL suffit pour s’en rendre compte des salons bio, naturels, géobiologiques, des nouvelles revues qui paraissent comme " L’âme et le coeur ", des éditeurs qui augmentent les titres de leurs collections dont les thèmes tournent autour de la santé, des thérapies holistiques, du channeling, du pouvoir des cristaux,etc... Je ne résiste pas à cet élan, en mentionnant dans ce numéro différents ouvrages sur la kinésiologie, thérapie que j’affectionne particulièrement. Et pour cause puisqu’elle est une corde de mon arc. Sans oublier que la poésie est utilisée comme une technique rééquilibrante dans cette thérapie.

Oui une transformation silencieuse est en marche. Transformation de notre façon de vivre, transformation de notre pensée, de notre vision sur nous-mêmes, sur notre planète, sur l’Univers. Certains peuvent se laisser séduire par les techniques informatiques, à savoir en matière artistique, sur la musique, la peinture, la littérature, la photographie sur disquette ou cd-rom. Mais essayez de visualiser vos photos sur un écran d’ordinateur, même avec le meilleur logiciel qui soit, vous vous apercevrez rapidement que cela ne remplace pas le contact avec le papier photo, l’échange et la communication entre personnes qui regardent des souvenirs de vacances. Les photos circulent, passent de main en main. On fait refaire des tirages, on envoie des exemplaires aux amis lointains.

Comme je l’avais prédit dans un précédent numéro, les éditions Edispher proposent de télécharger des livres sur un agenda électronique. Le dirigeant de cette société exhorte les écrivains à lui soumettre des manuscrits. On peut engranger des milliers de pages, annoter et triturer un extrait de ces pages. Soit ! mais si vous êtes nombreux, tout comme moi, à griffonner dans vos livres, à aimer ce contact avec le papier, à retrouver dans vos pages une photo, une carte postale, un début de poème écrit à la hâte ou une fleurs séchée, vous ferez partie de ceux qui ne sont pas près d’abandonner ce type de support. Vous préparez même l’avenir de demain, car tout comme pour l’agriculture bio où de nombreux agriculteurs abandonnent la culture intensive pour une culture respectant la planète et la production, arrivera un jour où de nouveaux éditeurs chercheront à ré-établir une nouvelle édition où les valeurs transformatrices des hommes seront aussi bien présentent dans les ouvrages eux-mêmes que dans le système de gestion de ces maisons d’éditions.

Mais il est évident qu’on ne peut rejeter les techniques nouvelles sans que nos propres systèmes de pensées soient également rejetées. Il convient de trouver un juste équilibre entre les deux. Les deux pôles yin et yang trouvent ainsi dans cet équilibre, un juste milieu. Nous ne ferons pas exception. Vous lirez dans ces pages, que nous avons réalisé une compilation de vos poèmes consultable sur un micro-ordinateur.

Bernard HAUDUC

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AN DEUX MIL

Je voudrais vivre encor
en l'an 2000...
Laisser encor des traces d'encre
en l'an 2000...
Ce sera l'Année du Cancre...
Grâce à ce chiffre 2
auquel on aura collé trois zéros...

MARJAN

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LE SIMOUN

Marcel n'est pas mon nom,
Pierre n'est pas le vôtre :
Antony sonne bien parmi les satisfaits,
Mais il ne vaut pas plus que ne valent les autres
On ne baptise pas de noms de perroquets.
Quand le sel sera mis sur les langues épaisses,
L'huile sur les oreilles,
L'eau vive sur les yeux,
Chacun prononcera les premières caresses
Qui demeurent à prononcer.
Le baptême des mains fera fondre la glace
Qui fige la parole aux rivages d'oubli,
Et le nom prononcé devant tout ce qui passe
Ne sera pas de bruit.
Les chaires du désert ont toutes leurs prophètes,
Mais le soleil brûlé n'enfle pas à leur voix ;
Le simoun seulement en fait une tempête
Ou tout se réunit, se soulève et puis va.
Babel reste ton nom,
Babel reste le nôtre ;
Il colle à notre père,
Il colle à nos enfants ;
Il est toute la terre
Et il est tout les temps...

Mais le Simoun approche
Et le Simoun s'entend.

Marcel BRUN.

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LE BONHEUR ( à Sophie )

Le bonheur frappe à ta porte
Toc ! toc ! toc !
M'ouvres-tu, te demande-t-il ?

Le bonheur est dans ton coeur, bien lové
Toc ! toc ! toc !
L'entends-tu t'appeler ?

Le bonheur te tiens par la main
Toc ! toc ! toc !
Le sens-tu se répandre en toi ?

Le bonheur emplit ton esprit
Toc ! toc ! toc !
T'entends-tu l'annoncer, le vivre ?

Le bonheur est simple comme une fleur
Toc ! toc ! toc !
Le vois-tu te sourire ?

Le bonheur depuis toujours nous attend
Toc ! toc ! toc !
Le vois-tu à notre porte ?

Le bonheur c'est toi, c'est moi
Toc ! toc ! toc !
Une nouvelle vie commence aujourd'hui pour nous deux.

Bernard HAUDUC

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L’Homme qui parle de toi

L’homme qui vient de loin
Te parle tout bas
Mais tu ne le vois pas

Bien sûr ces quelques mots
Ne changeront rien à l’horizon
IL faut garder l’espoir
Ne pas s’asseoir et boire ces mots
Courage, persévérance sont des écrits
Mis mot à mot.

L’homme qui vient de loin
Rythme ton pas mais tu ne le vois pas
IL chante pour toi.

Ces quelques mots volés
Sur un cahier abandonné
IL ne faut pas pleurer et surtout
Ne pas se résigner ; courage, persévérance
Sont les jouvences de la vie.

L’homme qui vient de loin
Se bat pour toi
L’homme qui vient de loin
N’aime que toi
Amour et justice sont les carences de la vie
IL faut se relever et ne pas jouer
Avec les mots prudence et confidence
C’est dans ces moments là que l’on danse.

Joël VALARCHER ( Auteur, Compositeur, Interprète)

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L'EVANGILE DE L'AN 2000

(extrait)

Mon chat m'arrive et me saute sur le lite ; lui me comprend en toutes occasions car je lui dis des choses simples. C'est merveilleux d'être à chaque fois compris. Je l'aime mon chat, et aucune erreur d'interprétation n'est possible à partir de l'amour. L'amour est l'expression idéale, sans nuances, sans mots, car il est lui-même les nuances et les mots. Comme les mille forces de l'univers, cet amour est rayonnant et touche indistinctement tous les êtres. Le chat reçoit cinq sur cinq parce qu'il ne cherche pas à retrouver son chemin parmi les formes de l'illusion ; il est sans orgueil et sans intérêt.

Ces dernières pages pourraient constituer le début d'un prochain livre, si karma me le permet et si les lectures et méditations que je me propose de faire m'apportent la force et les matériaux nécessaires. En fait, il ne s'agit pas de moi, mais des efforts de vous tous. Dans le cas d'une oeuvre didactique importante, le "je" qui réalise est toujours le "je-moi l'outil". Dans un tel cas, la personnalité qui réalise n'engage pas seulement son karma, mais aussi celui des autres. Ce qui est infiniment plus important de sorte qu'elle n'a pas le droit à l'erreur. Cette personnalité bénéficie d'un traitement spécial ; les Maîtres prennent en main l'outil qui leur paraît bon et par lui, ouvrent la connaissance ou occultent momentanément une partie de cette connaissance. Car, la personnalité de l'ouvrier dans son élan d'enthousiasme risquerait d'aller trop loin ou trop vite créant le trouble chez des récepteurs encore mal préparés.

Au début de ce livre, intuitivement, il me semblait avoir compris qui étaient les Maîtres. A la fin, par une architecture normale, je pense avoir compris qui Ils sont et comment Ils sont formés et comment Ils agissent. Je vous laisse le soin de le trouver vous-mêmes ; des éléments de ce livre vous permettront de comprendre à vous aussi. Mais ne m'imitez pas ; ne me copiez pas. Fabriquez-vous vous-même, tout dans l'univers procède par cette loi d' auto-fabrication.

Si je réussis mon saut en parachute, et que je vous quitte à la Pâques 99, méditez ce que je vous ai dit. Dans le cas contraire, mon livre n'aura été qu'une belle poésie avec de vrais et faux rayons de soleil simplement destinés à vous réchauffer et à vous faire rêver ce qui est également bon pour la Vie de l'Homme. Si j'échoue une nouvelle fois dans ma tentative, c'est qu'il me manquait encore un petit quelque chose, ou qu'un train en cachait un autre. De toute façon, vous allez vivre une période exaltante pour ceux qui veulent voir et comprendre et aimer.

Je vous laisse, j'ai une mayonnaise à faire ! Vais-je la réussir ?

Ca ! elle est réussie ! Alors les mecs ?...

"La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles, est une oeuvre de choix qui veut beaucoup d'amour".

En fait, ces trois dernières lignes sont sans doute la partie la plus importante de l'oeuvre, car elles concernent le plus grand nombre d'individus. Je n'ai pas à développer cette pensée, ceci a été fait par des milliards et des milliards de vies humaines.

Ce livre a été écrit cheveux hérissés car sans quoi je n'aurais ni pu, ni osé l'écrire.

Je remercie les milliers de personnes, qui ont la même ferveur que moi :

FAIRE PARVENIR LA CERTITUDE DE LA REINCARNATION ET DE KARMA A CEUX QUI L'IGNORENT ;

Je remercie tous ces amis qui par leurs désirs et leurs forces rassemblés en mille faisceaux, m'ont choisi comme canal pour exprimer ce qu'ils attendent. Je m'excuse de mes imperfections, de mes erreurs et de mes oublis. C'est que voyez-vous, comme en électricité, la gaine est poreuse et nous avons dans tous les cas une certaine déperdition de force. Si grands que nous soyons, du fait de notre enveloppe physique personnelle, pour les autres nous ne serons toujours que des modèles et des conducteurs imparfaits. Ce livre a été commencé le 24-5-82 pour être achevé le 24-6-82. Cinq minutes avant de prendre le crayon à bille je n'avais pas encore décidé de le faire. Certes, depuis un temps, j'éprouvais le désir d'écrire, mais je n'avais rien prémédité, ni tracé de plan, ni défini la matière. Je sais que je vous ai parlé de bien des choses, mais le souvenir n'en est pas expressément imprimé dans ma courte mémoire. Je préfère qu'il en soit ainsi, car ma courte mémoire est périssable et j'ai seulement besoin de remplir l'autre. Je vous jette ce livre à la figure comme il m'a été jeté. Que ceux qui ont les mêmes yeux que moi se réjouissent avec moi. Que ceux qui n'ont pas les mêmes yeux que moi évitent de se lamenter ou de me jeter la pierre. J'ai écrit ce livre un peu comme si je m'étais projeté sur mon propre miroir ; et même s'il n'avait été écrit que pour moi, j'aurais dû l'écrire car j'étais venu à maturité. Si vous ne vous retrouvez pas dans mon miroir, regardez-vous dans votre propre miroir. L'important ce n'est pas d'avoir les mêmes yeux, mais d'avoir tous notre regard fixé sur le même objet. Et si les fourmis savaient lire, elles m'approuveraient.

Encore toi, Basile ! Ta femme dis que tu manges trop vite. Oui, mais cette fois, je sais pourquoi : c'est pour ne pas avoir le temps de pénétrer le goût des aliments, car on ne peut à la fois rouler sur l'autoroute et sur le sentier. Douteriez-vous maintenant que mon chat ne soit pas le chat de tout le monde tant il est aimé plus que d'autres ? Il n'est absolument pas déraisonnable d'embrasser son chat et son chien ; y' a la manière. Vaut mieux embrasser son chat avec ferveur, qu'un être humain avec indifférence. Essayez les noirs et blancs, avec des formes harmonieuses et régulières, ils sont d'une sensibilité supérieure aux autres. C'est moins cher qu'un saphir, mais c'est également aussi utile. Le chat est le saphir du pauvre, et les Egyptiens étaient orfèvres en la matière. Si les gens du Moyen Age voyaient en lui le diable, c'est que pour eux la connaissance était diabolique. Si ce que je vous ai dit vous a convaincu, vous allez être des milliers après l'an 2000 à choyer et à aimer les petits chats noirs et blancs. Ne tombez pas dans l'idolâtrie, surveillez vos allures afin de ne pas être distancés. Mais si, de même que le champignon et l'orchidée sont des chaînons qui séparent le végétal de l'animal, s'il existe aussi un ou plusieurs chaînons entre l'animal et l'homme, il n'est pas interdit de penser que le chat noir et blanc est un de ceux-ci. Il faudrait admettre qu'à un moment donné, l'âme d'un chat particulier, qui existe bel et bien comme je vous l'ai dit par là dans le livre, il faudrait admettre que cette âme au lieu de retourner à l'âme-groupe des chats, comme un nuage retourne à l'océan il faudrait admettre que sous la force de notre amour, à un moment donné, un chat s'individualise et que son âme prenne racine dans un corps d'homme. Après tout, notre mental, notre intelligence d'homme d'aujourd'hui est bien venue d'ailleurs à un moment donné, pour fertiliser et transformer une forme physique qui jusqu'alors n'était que sensation. D'ailleurs, l'image une fois de plus nous est donné par la nature... Ce miroir parfait, comme il nous est précieux... Les nuages ne retournent pas systématiquement à la mer : une partie de l'eau sous l'emprise des forces qui nous mènent, se transforme en diverses expressions végétales, animales et physiques. Les choses se passent bien ainsi et les animaux qui fréquentent l'homme sont les chaînons par lesquels monte le souffle du Point à un certain moment du cycle. Asinus asinum fricat : la bêtise côtoie la bêtise, mais l'amour côtoie l'amour et la connaissance côtoie la connaissance, et la connaissance naît de l'amour. Le chat frotte l'homme et l'homme frotte Dieu ; et de tout frottement naît une force, je vous l'ai déjà dit, une force vitale qui force la Vie à s'exprimer. Que ce monde est merveilleux ! L'individualisation des animaux se fera ou se fait à partir d'animaux castrés, ce qui est devenu d'usage courant. Je viens de voir une puce sur mon chat ; je la respecte, car elle vit sur mon chat comme l'homme vit sur Dieu. Le chat pourrait parler de la puce comme je viens de parler du chat, et comme Dieu parle de moi. Si vous ne comprenez pas, ne vous lamentez pas, regardez votre chat aimé ; pense-t-il lui ? Non, et cependant, il est prodigieusement heureux, même sans connaissance... Alors...?

Quoi ? Encore elle ! Je n'en finirai donc jamais avec action et réaction, c'est que vraiment je suis imparfait, et dans ce cas, elle m'est infiniment précieuse.

"EFFACEZ DE NOUS CES POLARITES QUE NOUS PUISSIONS RENTRER EN VOUS !" - "FAITES-LE VOUS-MEMES".

Georges Gabriel HOSTINGUE

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LES ANTICORPS DE MON AME

Etrange délaissement
Même le chat qui s'intéresse
Je me vois partout
Aucun oeil me fixe...

Il est temps que j'offre des fleurs
Et compte les couples par trois
Il est temps que je dise
Merci...

A l'approche d'une tempête
L'oiseau touche la cerise
Les feuilles tombent tôt
Le renard s'affole le poète voit tout...

Des lotus consolent le lac
Sans rougets
Les grenouilles se taisent...

Aux cris vermeils des fourmis
Le tigre disparaît
Le serpent nage...

Le singe nu à demi
Le poète le voit ainsi
Merci...

Corbeilles fanées
L'abeille joue au champignon
Dans les rosiers...

Jacques Agop CUHACIENDER

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A LA FEMME

Entre nous cela fait si longtemps
Que soufflent tous les vents

Moins de doux que de vents fous

Qui vraiment vénère l'autre
Qui Dieu et qui l'apôtre

Vous ai-je donc si peu dit vous

Je vous ai brisée à l'âge de pierre
Et puis brûlée à l'âge de fer

Puis-je même vous parler à genoux

Dans quel but toutes ces tempêtes
Et pour empêcher quelles fêtes

Pardonnez-moi je suis à bout

J.Y REVAULT (juillet 97)

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PEINTURE

Le tableau qu'il expose
a pour titre "Le Chinois"...
Il est d'un jaune très vivant...
Si vous désirez connaître l'origine
de sa peinture très "chair humaine",
demandez à tous ses amis
qui, tendant l'oreille à son appel,
lui ont fait don de cérumen...

( 28.11.1976) MARJAN

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LE NAIN

Il est né et est resté petit,
Car c'était un nain.
Pourtant il disait comme les autres
"Quand je serai grand, je ferai
quelque chose de grandiose"
Jamais il n'a grandi et il n'a
jamais rien fait de grandiose,
et pourtant, en vieillissant,
il a toujours pensé qu'il pourrait
arriver à se faire remarquer,
espérant que de cette manière,
on le prendrait pour un Grand.

Edith DESCHAMPS

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OUTRE-MESURE Association Culturelle de Villiers sur Morin
L'Association Outre-Mesure accueille tous les arts, toutes les musiques. Voici quelques rendez-vous pour l'Année 1998.

MARC VELLA Compositeur - Pianiste

... Une alternance de classique, de création et d'exploration musicale...
Le travail de Marc Vella vient des tripes et du coeur, il interpelle l'auditeur et déchaîne l'enthousiasme.
La solide formation classique de Marc Vella (Prix de Composition à Paris) et sa recherche permanente lui permettent d'innover et de multiplier ainsi les effets sonores du piano de façon inattendue et inespérée.
Entre les mains de l'artiste, l'instrument se transforme en un véritable orchestre.
C'est un acte d'amour d'une grande sensualité avec l'instrument dans toute son intégralité, saisissant les résonances et les vibrations à l'aide de mailloches, baguettes et variacordes.
L'écriture sur partition est impressionnante, les pièces du compositeur sont données dans des concours internationaux de piano. Marc Vella a écrit jusqu'à ce jour une centaine d'oeuvres, certaines sont éditées chez Durand et Max Eschig.
Pour tous renseignements, veuillez composer le 01.64.63.60.39.- Outre-Mesure - 26 rue du Touarte - 77580 VILLIERS SUR MORIN
Président : Daniel ROUSSEAU 50 Frs Non-Adhérents 35 Frs Adhérents

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APAISEMENT

Ma Mie, les amandiers sont en fleurs,
Je voudrais en mettre dans tes cheveux,
Et, par des mots tendres, essuyer tes pleurs,
Te voir à nouveau sourire, si tu le veux.

Si tu le veux, nous referons le trajet
Qui nous menait jusqu'aux amandiers ;
Nous n'aborderons pas le sujet ;
Silencieux, nous écouterons le chant des verdiers.

Quand le calme, en toi, reviendra
Après cette dure épreuve
Et qu'à nouveau tu souriras,
Tu te sentiras toute neuve.

Alors, sous les amandiers en fleurs
Ornant tes blonds cheveux,
Je verrai renaître le bonheur
Dans tes grands yeux bleus.

Montry, 10 octobre 1994
Emilienne COTTRELLE

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LA MUSE

Depuis bien longtemps
Le poète ne pensait plus
A la muse inspiratrice.
Dans son cœur
dans son âme
il n’y avait plus rien.
Comme il est écrit
" il avait la mort dans l’âme "
et plus rien ne vivait en lui.
Seul, son intellect
lui servait de bouée
car avec lui au moins
il avait l’impression d’exister.
IL se leurrait,
mais n’y prenait garde
tant son monde subjectif
lui servait de guide, de repère
pour asseoir sa certitude
en se disant : j’existe !
Mais la vie répond aux attentes
et balaie ce qui est construit
sur du sable.
Les fondations ne tiennent pas
et comme une tempête déracine
elle renverse le poète
pour lui rappeler qu’il a oublié
son âme, au détour d’un chemin.

André BUCHUARD

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QUI A VU PASSER DON QUICHOTTE ?

Né sous la plume de Cervantès, Don Quichotte paraît en 1605, et connaît un succès immédiat. Une gloire jamais éteinte frappe ce livre qui reste, avec la Bible, le livre le plus lu au monde. Quel est le secret du Quichotte ?

Cervantès se cache, affirme n'être point l'auteur de son livre : il ne serait lui-même que le lecteur d'une traduction dont l'auteur s'est à son tour dissimulé sous le nom de Cid Hamet Benengeli. Don Quichotte serait ainsi la traduction d'un manuscrit découvert à Tolède, écrit en langue arabe ou peut-être"en quelque autre langue...".

Quelle est cette langue ? Dominique Aubier voue son existence à résoudre cette énigme. Menant son enquête, cet écrivain -une vie de recherches, d'investigations pour comprendre- devient experte de la kabbale hébraïque. Munie de cet instrument, elle ouvre le symbolisme de Don Quichotte, le décode et en libère le sens. Voici l'exégèse de l'oeuvre cervantienne. La découverte est sensationnelle :

Cervantès dissimule un message dans son texte. La deuxième édition (1608) originale du Quichotte, révisée par son auteur, est truffée de "fautes" grossières que les érudits officiels s'empressent de corriger dans les éditions suivantes. Mais en réalité, il fallait décoder ces "erreurs" qui n'en étaient pas et transformaient, par l'omission d'une lettre, par l'accentuation mal placée, le roman castillan en un traité initiatique habité du système qui fonde l'herméneutique : autant de messages cryptés, dont certains sortent droit du texte biblique, notamment des chapitres d'Ezequiel. Je sais qui je suis, dit Don Quichotte. Qui est-il vraiment ? Dominique Aubier suit Cervantès à la trace, pénètre le mystère de l'Hidalgo. Elle restitue le fil conducteur de sa pensée, si bien que l'enquête est menée par Cervantès en personne, qui pose des jalons dans un jeu de piste dont le trésor est l'apparition du sens.

Voilà qu'en pleine inquisition, Cervantès, dans une forme littéraire nouvelle dont il est l'inventeur -le roman moderne, transmet un enseignement frappé d'interdiction. Don Quichotte (Q'chott en Araméen signifie vérité) fut écrit dans un souci d'oecuménisme. En souvenir d'une Espagne, terre de rencontre des trois religions révélées, il propose à l'avenir un vaste projet culturel plaçant en son centre la puissance du verbe. Jaillit soudain la véritable identité de Cervantès.

Cervantès, Prince des Génies, désigne le grand dessein de la France : le projet culturel de ce pays réside-t-il en cette mission de dévoiler, expliquer, universaliser ce que la rose d'Espagne lui transmet ? Passant par l'hispanité universelle, et impliquant la francophonie, Don Quichotte compromet l'Occident tout entier. En cette fin de millénaire décadent, la leçon du Chevalier des Lions n'est-elle pas l'ultime recours de l'esprit ?

Dominique ROTH.

Don Quichotte, le prodigieux secours du messie-qui-meurt
par Dominique AUBIER, Plate-forme Auteur-éditeur M.L.L. 250 FF - en librairie
Livre cousu, 450 pages, avec lettrines et gravures extraites de l'édition espagnole de 1608
Une édition originale est disponible, tirée à 450 ex. numérotés, 18x24, 450 FF

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8 AOUT 1998

Huit Août Mille Neuf Cent Quatre Vingt Dix Huit
La vie en chiffres, en sable et soleil
Au loin la ligne d'Horizon, ce présent infini
En moi, pénètre par les yeux et m'émerveille.

Depuis la promenade de planche de Cayeux
Je regarde les galets, l'écume et l'homme
Sentant dans ma poitrine le vent bienheureux
Qui souffle de l'hiver à l'automne.

Les siècles passent, les hommes naissent et meurent,
Egale à elle-même dans un éternel va-et-vient
La mer quitte et rejoins la grève ; c'est l'heure
du roulis des galets que chante un refrain.

Huit Août Mille Neuf Cent Quatre Vingt Dix Huit
Seules ou accompagnées, les mouettes, à tire d'aile
S'envolent des vagues vertes sur lesquelles le soleil luit
Pour rejoindre en un clin d'oeil la pointe du Hourdel.

Huit Août Mille Neuf Cent Quatre Vingt Dix Huit
Des rencontres, un peintre poète, un autre poète Cayolais,
La richesse de la vie, mon ciel intérieur s'éclaircit
Je suis de plus en plus vrai, de plus en plus vrai.

Bernard HAUDUC Cayeux le 8 Août 1998

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L'ENTROPIE

Nous vivons des temps de désorganisations
où shiva destructeur semble faire le vide.
Cette stratégie de mort n'est que vie avide
qui prépare demain à nouvelle impulsion.

Marche du vivant, pyramide d'ambitions,
la complexité s'étend. Dieu n'est pas stupide :
il investit à mesure qu'il dilapide
les divers éléments du jeu de constructions.

On vous dit que le phoenix renaît de ses cendres !?...
L'énergie démolit ..., mais aussi vite engendre :
aller de l'avant, de l'Univers est la loi.

Organisation diminue...entropie croit :
on dirait que les choses vont de mal en pis...
ce à quoi l'optimiste répond : si ! si ! si !

Georges Gabriel HOSTINGUE (extrait de Poésies d'Hier et d'Aujourd'hui)

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LA COLOMBE

Un beau matin d'été, une colombe est passée !
A pas feutrés, je m'en suis approchée ;
Elégamment, elle s'est posée,
Me permettant de l'observer.
Douce colombe, ta grâce et ta classe,
Dans mon esprit, te surclassent
De loin, j'admire tes pattes fines,
Ton corps précieux que par les yeux je câline,
J'apprécie ton beau plumage,
Par ton passage, tu apportes un doux message !
Colombe de la paix,
Sais-tu que tu me plais ?
Loin de la volière,
Tu t'es envolée hier !
Chante ma douce colombe,
Un doux refrain pour lequel je succombe.

Jacqueline CENREAUD.

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L'AIGLE

O toi, aigle majestueux,
Tu nous contemples du haut du ciel
te posant sur les plus hautes cimes.
Les hommes te paraissent petits,
Eux qui ne volent qu'en avion.
Toi, tu ne pollues pas l'espace
avec tes belles ailes !
Je crois que les hommes sont jaloux
de ne pas pouvoir voler
de leurs propres ailes,
car pour atteindre les hautes montagnes,
il leur faut cordes et guides,
et beaucoup d'efforts.
Toi, sans aucun effort,
tu prends ton essor.

Edith DESCHAMPS

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SOUVENIRS EFFACES

Quand je veux revoir les endroits où j'ai vécu,
Je suis toujours profondément déçue.
Qu'est devenue cette maison au charme désuet
Qui cachait si bien ses secrets ?
Qui me dévoilait pourtant ses origines....
(A moins que je les imagine !)
Elle est rasée : elle n'avait plus d'âge
Et remplacée par un immeuble de dix étages
Fait de ciment et de glace, sans âme,
Froid comme une lame !
J'ai cherché aussi le grand verger
Qui nous dispensait par dessus la clôture
Des poires juteuses et des mirabelles bien mûres
Que nous nous empressions de manger.
Disparu le verger ! Les arbres ont été décapités ;
A leur place s'étend une cité
Aux volets clos, désertée le jour
Qui ne s'éveille que lorsque les gens sont de retour.
Où sont les rires et les cris des enfants ?
L'aboiement d'un chien qui n'était pas méchant ?
C'était sa façon, à lui, de saluer.
Le village n'est plus, il a évolué,
Pour un mal, pour un bien ?
Je n'en sais rien...

Emilienne COTTRELLE. Montry, le 13 septembre 1996

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MAGNOLIA

Connaissez-vous la fleur de Magnolia ?
L'une d'elles s'épanouit, là,
Dans un vase noir, sans éclat.
Ses larges pétales d'un blanc d'ivoire,
Lourds, épais et incurvés,
S'ouvrent lentement, entourés
De feuilles luisantes et foncées.
Un parfum doux et grisant à la fois
De la fleur majestueuse, s'exhale
Et envahit toute la salle.

Les yeux fermés, j'évoque des paysages,
Des plantes aux odeurs sauvages
Et des robes aux mille couleurs
Parmi les Magnolias en fleurs.

Emilienne COTTRELLE Montry, le 06 juillet 1994

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LE VIEUX ZEBRE

La brousse resplendit
Des mille feux de l'aurore
Tous les bruits de la nuit
S'estompent au soleil qui luit

Finis sont les sanglants festins
Et la faune s'endort
Aux lumières du matin

Seul un vieux zèbre fourbu
Le souffle court et chaud
Dans la savane aride
Péniblement chemine
L'échine courbatue
Par la chaleur humide
Le pyjama jauni
Et l'écume aux naseaux

De sa vie d'équidé
Il sent venir la fin
La prodigue nature
L'a comblé

Il n'espère plus rien

Alors calme et serein
Lorsque ses frères se sauvent
Il laisse le troupeau
Se Fondre dans le lointain
Il s'en va vers les fauves
En solitaire
Et beau
Achever son destin
Et s'offrir en pâture
Aux bêtes sanguinaires
Au carnage des félins

Jean Pierre GHIO

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LA TELEVISION

C'est formidable la télévision ! Et savez-vous pourquoi ? Parce que plus tard, quand autour de nous y'aura plus les arbres, ni les fleurs, ni la vie, y'aura plus le papillon, ni l'oiseau, ni le ciel bleu, on aura toujours la télévision pour nous les rappeler. On pourra s'en souvenir, on pourra les montrer à nos enfants, et nos enfants pourront les montrer à leurs enfants. C'est pourquoi c'est merveilleux la télévision. Grâce à la télévision, on saura que ça a existé, on saura que c'était vrai. On pourra le prouver. On ira comme dans le film "Soleil Vert", mourir devant un écran géant, rempli de fleurs, de papillons, d'oiseaux, d'arbres, de forêts, d'océans, de dauphins ! On mourra heureux, à défaut d'avoir vécu heureux !

Gardez soigneusement vos photos, vos films de vacances, là où vous avez photographié la montagne, le soleil couchant. Là, l'agneau qui nait. Gardez -les ! Dans une poignée d'années, ça aura de la valeur, vous les vendrez au prix de l'or. Gardez-les ! Et surtout, surtout... Cette fleur que vous venez de ramasser, gardez-la ! Gardez même vos fleurs séchées.

Christine DELFOSSE

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L'amour-désert

Dans son rêve cette nuit-là,
s'ouvrirent pour eux
des horizons insoupçonnés,
vierges encore de toute souillure,
innocents de toute absence,
des horizons comme des espaces de conscience,
lumineux de ce qu'il y a de plus pur.

Les mots que cette nuit-là il lui dit
étaient comme des graffitis de vie
sur les murs de la mort.
Des mots trempés à la source originelle,
chauds encore du souffle divin,
tout chargés de sa puissance créatrice.

Qui était-il donc pour savoir lui parler ainsi ?
Qui était-elle pour susciter qu'il lui parlât ainsi ?

Cette nuit-là, il l'avait parcouru
comme on parcourt des continents.
L'avait caressé désertiquement.
Avait fait d'elle une étendue immense,
inviolée ; le mouvement avant la danse.
S'était brûlé à ses sables chauds,
avait haleté à sa respiration,
s'était désaltéré entre ses cuisses-oasis.

Les pointes de ses seins le fascinaient...
deux tentes touareg érigées au milieu du désert.

Qui savait qu'alors par ses mains il priait ?

Pour Elle, il avait donné son corps et son âme au verbe.
Et chacun de ses mots devenait de l'errant le pas superbe
par lequel il la foulait ; et la foulant ainsi
Dieu savait qu'il ne la violait ni ne l'avilissait.

Il la recréait.

Elle, subjuguée, accueillait ces empreintes sur ses territoires sacrés,
se faisait meuble et tendre, et si ses râles devenaient rebelles,
c'était parce que son ventre dune jouissait
en de longues vagues ondulantes.

Quand il lui dit qu'il allait la pénétrer,
elle s'ouvrit sous lui, s'écartela,
fit plus que se donner, agrandie d'elle-même,
prête à lui révéler le miracle de leur divinité.

L'Univers un instant fut femme.

Vint alors le temps de l'apaisement,
le temps où après tant de marche
les chevaux se couchent sur le flanc.

Il y eut dans le ciel de leur nuit un dernier embrasement,
et dans leurs regards mouillés des couchers de soleil miroitant.

La main de l'Homme traversa les grands espaces blancs,
et vint doucement se poser sur le ventre de la Femme.
Au loin, un enfant berbère gémissait en dormant.

J. Y. REVAULT - Juillet 1997

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DON PRECIEUX

Au sein de la douleur,
L'Homme grandit et s'affermit.
Par la souffrance
Il devient humble et modeste,
Quittant sa "petitesse",
Chassant de lui l'indifférence !
Par les larmes,
Il apprend à comprendre,
A aimer, à aider, à partager !
Nul ne se connaît vraiment
Tant qu'il n'a pas souffert !
Pour lui permettre
De résister à la tempête,
L'arbre enfuit profondément
Dans le sol ses racines !
L'école de la patience
Imposée par la souffrance
Est notre meilleure défense !
Elle nous permet d'accéder
A un degré élevé !
Ne méprisons point la croix
Qui sur nous échoit !
Ami, réponds à l'Homme en détresse,
Nul ne peut mieux le comprendre
Que celui qui a déjà souffert,
Porte à ton prochain secours,
Offre lui ton amour
Et ton soutien,
L'aidant sur son chemin.
Sois aimable
Et charitable,
Généreux
Pour rendre heureux,
Il faut croire...,
Croire et vivre d'espoir,
Donner et donner encore,
Puisque donner,
C'est recevoir.

Jacqueline CENREAUD

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L'HERMETISME DANS LA POESIE

Il a fallu, je crois arriver à Gérard de Nerval pour donner un pouvoir de fascination à l'obscur et parvenir, si je puis dire, à l'inintelligible sérieux. Par son "El desdichado" (Le Déshérité), il entrouvre les portes de l'ombre en imageant ce qu'il veut exprimer. Si l'on ne sait pas qu'avant d'écrire ce poème l'auteur venait de perdre sa bien-aimée Jenny, il est bien difficile de comprendre le premier vers :

"Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé" et, partant, tout le reste.

Par ce poème, Nerval entrouvre la porte de l'obscur ; Baudelaire l'ouvre avec ses "Correspondances " :

"Les parfums, les couleurs et les sons se répondent" par conséquent l'un peut exprimer l'autre, le symbolisme peut naître. Ce n'est pas sans raison qu'Edouard Maynal, dans son introduction aux "Fleurs du mal" (Editions Fernand Roches 1929) dit de lui : "Si l'on a pu parler, à propos des poètes, d'alchimie lyrique, de sorcellerie évocatoire, à personne ces pénétrantes formules ne conviennent mieux qu'à Baudelaire".

La porte ouverte, Rimbaud s'engage résolument, embarque sur son "Bateau ivre" pour abandonner en haute mer et refuser même d'exploiter son succès, peut-être d'ailleurs trop tardif pour l'être.

Parallèlement à son aventure, Verlaine et Mallarmé codifient cette nouvelle expression de l'art et la portent avec Valéry à son plus haut période pour laisser place finalement à la pire des anarchies. Il est, en effet, assez difficile d'analyser l'hermétisme qui se manifeste actuellement. Toutefois on le distingue nettement sous quatre formes assez différentes pour que chacune d'elle attire l'attention.

Tout d'abord l'hermétisme que rien ne justifie, sans excuse, si ce n'est celle de vouloir faire croire au génie : l'hermétisme fait de pirouettes verbeuses, de mots creux, de phrases vides.

Quand Jacques Prévert, par exemple, qui sait être lorsqu'il le veut le plus subtil et le plus délicat poète, nous propose :
"Louis I
Louis II
Louis III, etc ..."

il se classe, qu'il le veuille ou non dans cette catégorie : l'humour de cette pièce n'est pas désagréable ; ce n'est pas de la poésie.
Quand Raymond Queneau, dont les possibilités sont indiscutables, prétend faire un poème de cette pauvre phrase :

"Sur un sujet
qui
en
vaut
bien
un
autre"
il le suit indiscutablement.

Je pourrais en citer d'autres ; à quoi bon ! un ouvrage n'absorberait pas l'énumération. Que ceux qui pratiquent ce genre trop facile sachent seulement que je considère comme le véritable cancer de la poésie, et qu'ils méditent cette phrase de Schiller : "Juxtaposer arbitrairement les produits d'une imagination fantastique ce n'est pas s'élever à l'idéal, et reproduire la réalité en l'imitant ce n'est pas représenter la nature... Ni l'un ni l'autre ne sont poésie ".

Un autre hermétisme plus honnête, mais aussi plus maladroit, est le symbolisme à outrance. La poésie est surtout faite d'images et de musique. Ses images sont d'autant plus intéressantes, étonnantes, qu'elles sont inédites ; mais elles ne sont valables que dans la mesure où elles sont justes, et si elles sont justes elles ne peuvent qu'être claires. C'est ce que nos chasseurs d'images n'ont pas toujours compris. Il est regrettable d'être obligé de le leur rappeler car ils auraient pu donner, comme ils pourront donner, la plus belle parure aux poèmes que l'on attend.

Le troisième hermétisme, auquel nous devrons pardonner, est celui dans lequel le poète n'a pas le droit mais le devoir d'envelopper de merveilleux. Dans ce genre, mais dans ce genre seulement, l'intelligible est secondaire : on ne saurait demander une rigoureuse logique aux lutins et aux fées, à ce qui leur ressemble. Qu'ils nous enchantent ! nous n'attendons pas plus... mais nous ne demandons pas moins.

Le quatrième hermétisme, le véritable et le plus méconnu, est un hermétisme quasi religieux : le poète-prêtre qui voit (ou qui croit voir) s'adresse à ses fidèles, aux aveugles et aux sourds. Pour éclairer il a ses paraboles et il n'a que cela. C'est alors que ceux qui ont des oreilles entendent, mais ceux-là seulement.

Mes connaissances quant à la science d'Hermès étant très limitées, j'aurais seulement signalé ce genre d'hermétisme si l'excellente amitié d'André Savoret, le poète à ma connaissance le plus qualifié dans ce domaine, ne m'avait permis d'en parler sans dire d'inutiles sottises.

Dans sa préface à l’Anthologie de la Poésie Hermétique" de Claude d'Ygé, Eugène Canseliet nous dit : "Il importe de faire la distinction entre les poètes qui se plaisent à l'obscurité, pour masquer leur ignorance et leur incapacité, et ceux qui, au contraire s'appliquent à mettre en lumière leurs pensées secrètes et leurs intuitions philosophiques, avec toutes les ressources de beauté offertes par l'Art... Nous ne devons pas confondre les hermétiques poètes, qui ne répugnent pas à l'absurde et à la divagation, avec les poètes hermétiques, qui n'ont d'autre guide que la sincérité, ni d'autre but que la sagesse".

Ces simples lignes de connaisseur disent clairement et pondérément ce que l'on peut dire de mieux quant à ce problème. André Savoret précisa pourtant davantage dans une causerie. Il dit, en effet : "L'hermétisme est, par définition, la philosophie, la science et l'ascèse contenues dans les ouvrages, en partie perdus, attribués traditionnellement à Hermès trismégiste.

...Symboles et analogies ne sont rien d'autre que la Vérité réduite à notre échelle... formules codifiées par lesquelles on s'élève d'une vérité connue à une vérité inconnue et hors de la portée de nos investigations sensorielles ou cérébrales directes. L'emploi du symbole n'est donc justifiable que si l'on connaît et désire suggérer une réalité analogue mais transcendante. Il est parfaitement abusif, s'il ne recouvre rien que de vague et s'il est employé à tort et à travers, pour produire un effet uniquement littéraire d'étrangeté frisant le charlatanisme et la profanation...

Ce qui distingue, donc, les écrits dus à de véritables hermétistes, c'est qu'ils sont rédigés en un langage correct, par des gens excessivement conscients de ce qui est à dire, à suggérer ou à taire, selon le cas, et que leur imagerie allégorique ou technique témoigne d'un souci constant d'intelligibilité".
Ajouter à ces lignes serait dépasser le cadre de cet article pour ne rien dire d'essentiel.
Dans la mesure où l'on peut traiter un tel sujet en quelque pages, je crois avoir dégagé les principales causes de l'hermétisme dans notre poésie. Ne pas parler d'une autre catégorie de poètes risquerait pourtant d'amputer cet article.

En effet, certains poètes consciemment ou non, sapent l'intelligibilité dans la poésie sans mériter pour cela le mépris. Mallarmé paraît être le type même de cette catégorie. Dans sa causerie "Hermétisme et Obscurcisme", André Savoret que je dois encore citere a su l'analyser à tel point que je ne saurais dire mieux. Il reconnaît à Mallarmé "un goût exquis de la forme, une sensualité dévorant tout ce que la musique verbale peut apporter à l'ouïe et un piquant contraste avec son souhait pieux d'exclure de son vers "le réel parce que vil". Cet artiste à l'immense talent -nous dit-il encore- a certainement eu dessein de placer la poésie sur les cimes les plus vertigineuses et de lui conférer un pouvoir magique, incantatoire, quasi créateur. Cette tentative prométhéenne s'appuyait sur certaines théories de la Quabbale, dont il ne s'est expliqué qu'allusivement, à sa manière, sans en comprendre la vraie portée..., son manque évident de qualification autre qu'esthétique a desservi ses intentions. D'où ce que certains nommeront sa réussite et, moi, son échec". Par ailleurs, il explique "l'évolution fatale de l'esthétique mallarméenne : plus de syntaxe, le poème réduit à quelques mots supposés incantatoires, puis à un mot pour aboutir en suivant cette logique spécieuse à la page blanche, c'est-à-dire au néant, au chaos, riche, théoriquement, de toutes les possibilités, mais, pratiquement, vide de tout contenu réel".

Ainsi donc l'hermétisme tolérable dans le merveilleux, indispensable sur le plan alchimique ou astrologique, devient dangereux et nuit à la poésie toutes les fois qu'il persiste à se manifester alors qu'il n'a pas une raison d'être. Toutefois quoi que l'on puisse souhaiter, quoi que l'on fasse ou que l'on dise, l'hermétisme est entré dans la littérature ; il n'en sortira plus. L'image, la parabole, apportant trop à la poésie pour que cette dernière puisse désormais s'en passer. Il faut en prendre conscience et s'en accommoder ; il faut, et c'est impératif, dépasser l'hermétisme, non l'écarter.
Comment le dépasserons-nous ?
Pour l’ignorant : l'astrologie, l'alchimie, le spiritisme sont hermétiques ; la mythologie est de l'hermétisme, la philosophie également, et, si l'on veut descendre jusqu'au niveau de l’illettré, toute page écrite quelle qu'elle soit est incohérente. Il importe donc que le lecteur fasse un effort pour s'instruire, pour mériter ce que l'auteur lui propose : ce dernier ne peut tout de même pas lui apprendre à lire.

Toutefois il pourra et devra considérer cet effort, l'encourager et ne rien négliger pour éclairer et guider ceux qui veulent le suivre.
Dans cet ordre d'idées, je crois devoir signaler un des nombreux ouvrages de Jacques Heugel : une féerie en trois actes, intitulée "Parthénis ou quelle histoire étrange".
Mon article s'allonge trop, hélas ! pour que j'en parle ainsi qu'il le faudrait, mais je voudrais qu'on lise cette pièce parce qu'elle le type même de l'hermétisme honnête et conscient.
Dans cet ouvrage en vers, l'auteur a réalisé une synthèse de conte "Barbe Bleue" et des mystères orphiques, touchant Perséphone : de la mythologie christianisée, longuement et sagement pensée. C'est dire à quel point tout pouvait être obscur. L'auteur ne l'a pas ignoré et, pour éclairer au maximum sa féerie, il dévoile ses intentions dans une courte dédicace, les justifie par une excellente citation de Victor Hugo, les explique par un appendice et cite avant chaque acte ce qui dans les "Triades théologiques des Bardes" pourrait les résumer.
C'est beaucoup, mais, considérant sans doute par un scrupule qui l'honore que d'autres explications pouvaient être données -à ceux qui méritent de les recevoir-, l'auteur a publié séparément à leur intention, mais à leur intention seulement puisqu'elles sont demeurées hors commerce "Quelques notes sur Parthénis". Que peut-on exiger de plus ? Autre chose : que celui qui ne peut comprendre soit quand même enchanté. Cette dernière condition, la plus remarquable de toutes, n'a pas été négligée ; aussi je ne saurais trop répéter qu'il y a place dans la poésie pour un tel hermétisme ; ce n'est pas celui-là qui la diminuera.

Marcel BRUN

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LE SOUVENIR D'UN VIN APRE

Il est curieux de penser que jusqu'à la fin du siècle dernier la consommation du vin de Brie était on ne peut plus importante. Sur le plateau dominant la vallée du Grand Morin, les vignes étaient nombreuses, comme en font encore foi de multiples toponymes alors qu'elles ont aujourd'hui disparu. Le poète Ronsard a vanté le vin de Brie qu'il but là ayant déserté Paris que ravageait la peste. On raconte encore qu'en 1815, le tsar Alexandre 1er, vainqueur de Napoléon, prit à Quincy une cuite mémorable. Ce qui porterait à croire que le vin produit méritait cette réputation. Mais la mémoire populaire a plutôt gardé le souvenir d'une boisson âpre qui avait tendance à se piquer, se gardait mal mais coulait d'abondance certaines années. Ce que semblerait confirmer le vin d' Esbly qu'on appelait le "suret" au XVIIè siècle, Boileau, le mal nommé, écrivait : "Je consens de bon coeur pour punir ma folie, que tous les vins pour moi deviennent vins de Brie".

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ATELIER DE POESIE

A vec les ressources d’un coeur vaillant,
T u construis le bonheur en travaillant,
E t tu offres le monde de la création,
L arge et coloré, à la ronde de la passion.
I ci, s’exprime le sourire dans l’effort,
E t l’envie de vivre des moments forts,
R ythmée par l’enthousiasme d’un animateur brillant.

D ans cette maison naissent de belles réalisations,
E t chacun y trouve plaisir et satisfaction.

P our remplir la page de ton écriture,
O uvre le cahier de ton âme pure,
E t cherche les rimes du mot féerique.
S aisis la plume fine, et de l’encre magique,
I nscris tes rêves aux couleurs du soleil,
E t lis à haute voix l’histoire de ton éveil.

Joël CONTE, le 23 Mars 1997
En l’honneur de l’atelier de la Maison de Lugny à Moissy-Cramayel (77)

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LA SCIENCE HOLISTIQUE

Souterrainement encore, des hommes de science éclairés agissent. Ils apportent les premières pierres à la société de demain. Ils émergent à la lumière de l'esprit créateur qui resitue l'homme dans son contexte afin de le conduire à sa libération et à son accomplissement. Ces scientifiques précurseurs de l'ère du Verseau, associent leur savoir à la puissance spirituelle. Ils replacent ainsi la matière dans le cadre qui lui a été réservé originellement, à savoir un moyen donné à l'homme afin de s'élever spirituellement, non pas replié sur lui même mais en étroite communion avec l'énergie première. Partis de l'essentiel qui est l'esprit, ces scientifiques vont de l'avant sur des assises certaines et solides. Ils construisent la science qui sera le régulateur de la société de demain au service de l'homme. Cette science cherche à donner à l'homme les moyens qui l'aideront d'une part à se libérer matériellement, et d'autre part à se renforcer physiquement lui même et son environnement, afin de permettre à son esprit de s'élever.

Cette nouvelle science considère l'homme en tant qu'élément vital de la société, associe respect de la nature à respect de l'environnement, refuse d'engendrer tout système, tout mécanisme au sein duquel l'homme serait manipulé et n'aurait plus son libre arbitre. Pour elle, il est indéniable que l'être humain doit toujours avoir la faculté de conserver sa liberté, à savoir celle de se guider en fonction de ses énergies propres et de ses désirs. Cette science est au service de l'homme, sans jamais vouloir l'asservir. Elle est avant tout préventive et ne se veut curative qu'en dernier ressort. Nous pouvons voir transparaître de plus en plus cette nouvelle science dans notre société, sous divers aspects. Elle agit à la fois sur l'homme et son environnement sans dissociation. Cette nouvelle science se réclame être holistique, à savoir s'intéresser à l'homme globalement, dans sa totalité. Elle est le contraire d'une science mécanique, dissécatrice, organique qui voit l'homme et son environnement, comme un robot auquel on change ou on répare une pièce défectueuse. Selon elle l'homme est un tout et ne saurait vivre pleinement s'il existe un dysfonctionnement quelconque au niveau de sa nature propre ou environnante.

Cette nouvelle science se manifeste, d'abord dans les nombreux salons, congrès et autres manifestations du même style ; ensuite dans les écoles, les universités diverses (médecines naturelles...) ; par la vente de matériel, de produits, d'appareillage adaptés à l'homme et à son environnement ; par des procédés de culture et d'industrialisation naturels (à savoir qui n'ont pas recours à des moyens chimiques artificiels présentant des dangers pour l'homme). Cette science d'avenir est accessible à ceux qui veulent se donner la peine de la connaître par l'intermédiaire de nombreux journaux, revues et publications. Elle ne prétend être que l'élément révélateur de la puissance de l'esprit créateur et de l'homme.

Chaque homme est un être unique voué à un destin unique, libre de son devenir, selon le niveau de facultés qu'il a atteint. La science de demain a avant tout pour mission de l'aider à élever ce niveau, afin qu'il puisse évoluer avec plus d'aisance en lui d'abord, puis dans son environnement ensuite.

Science au service de l'homme avant tout, elle part de l'homme pour faire évoluer sa recherche, contrairement à la science traditionnelle qui a souvent trop tendance à oublier les véritables besoins humains. Science d'avenir liée à la philosophie moderne, reconnaissant la double nature spirituelle et matérielle de l'homme, elle ouvre la voie vers l'ascension spirituelle de l'être humain, son véritable destin.

La nouvelle science, qui attire les esprits les plus éveillés, ne se limite pas à une couche sociale de chercheurs ; elle émerge chez ceux que la prise de conscience a motivés suffisamment. Les médias commencent à parler des thérapies et des technologies de demain, ainsi que de la multidisciplinarité (association d'énergies de médecins, de magnétiseurs ou de religieux afin de combattre une maladie...).

"L'esprit scientifique, puissamment
armé de la méthode, n'existe pas
sans la religion cosmique". EINSTEIN

CHRISTIAN VIDAL extrait de : " Sur les pas d'une nouvelle civilisation ".

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