POEMES et LETTRES
SANS FRONTIERES
NUMERO 35
Table des matières

EDITORIAL Bernard HAUDUC
MARC VELLA LA PORTE DES MONDES
RENDEZ-VOUS Jacqueline CENREAUD
VIVRE G.-G. HOSTINGUES
LA CHUTE CHARLES BARONCINI
CECITE Jacqueline Cenreaud
MORT POUR LES IDEES Jean Pierre GHIO
LE JARDIN SECRET Henry-Claude BURET.
MON CŒUR Christian Vidal
ANTI–MATIERE Henry Heinemann
LE CUEILLEUR DE NEIGE. Bonnet Erik
Le Coin Heureux Pierre–Marie SEMAT.
VERITE ? Bernard HAUDUC
GOUTTE A GOUTTE Marcel Brun
LAIS EN SERIE Marcel BRUN
LITANIES DE NOTRE BONNE TERRE. Marc Chesneau
Ateliers d'écriture en ligne sur internet
BERNARD HAUDUC Salon du Livre 2001
Jack LANG Courrier
SANS L’AMOUR Bernard HAUDUC
NOUS AVONS REçU, NOUS AVONS LU Charles BARONCINI
Illustration Olga DESAGNEAUX

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EDITORIAL

Il avait débuté au cinéma avant de venir à la chanson.Il a collaboré à "Chacun sa chance" où débutait un certain Jean Gabin. La première chanson qu'il compose est destinée à Bariole , film aujourd'hui disparu. Comme vous l'avez deviné il s'agit de Charles Trenet disparu le 18 février. S'il choisit de s'orienter vers la musique, c'est l'univers du cinéma qui inspira son surnom de "fou chantant" employé aux Etats-Unis pour Al Jolson. Malgré le seul triomphe cinématographique en 1941 de La romance de Paris, après l'échec d'Adieu Léonard, écrit par Jacques Prévert et mis en scène par Pierre Prévert, Charles Trenet se détournera du cinéma. Et pour Trenet c'est surtout pour la chanson et la scène que son cœur fit boum. Il apporta la poésie au devant de la scène. Avant lui les chanteurs ne bougeaient pas de place, ne quittaient pas le micro fixe planté au milieu de la scène. Sans le savoir il donnait à la chanson un aspect plus vivant que d'autres suivirent

Avec sa disparition, c'est en même temps l'énigme de la mort qui se présente à chacun de nous. Enigme, problème, incertitude, certitude, peur, angoisse en fonction de qui nous sommes, du chemin intérieur que nous avons parcouru. Avons-nous affronté la question, essayé de résoudre cette angoisse qui ronge de nombreuses personnes, même parmi les gens d'églises, les psychothérapeutes, parmi tous ceux qui sont censés pouvoir guider ou aider. Ce n'est pas simple à résoudre, tant d'obstacles se présentant sur notre route, surtout avec les pensées et les peurs des autres qui viennent s'accrocher aux notres. Comme ils nous renvoient une image fidèle à nos pensées, nous tournons en rond. Mais il ne faut jamais cesser notre quête car un jour la Lumière point en nous et la question trouve sa réponse. Comme "Le Petit Prince" nous pouvons alors dire "J'aurai l'air d'être mort, mais ça ne sera pas vrai".

La sexualité qui jadis était tabou est étalée au grand jour. Pas d'hésitations pour présenter tous les problèmes liés au sida. Homos, Gays, Lesbiennes tout est présenté sur les ondes et on place à la une tout ce qui concerne l'avortement, ce crime légalisé. Crime car la femme finit toujours par en souffrir un jour où l'autre. Je ne parlerai pas des conséquences spirituelles liées à cet acte. Ce n'est que dans l'au-delà que les femmes pourront s'en rendre compte. Je ne parle pas non plus des souffrances du fœtus qui lutte ne sachant pas ce qui lui arrive. Tout ceci est lié à la mort. Penser que c'est grâce à une femme ministre que ceci a pu être légalisé en France il y a de quoi en avoir le frisson dans le dos. Dans certains pays voisins on commence également à légaliser l'euthanasie. Nous sommes entrés dans une période de ténèbres où les esprits sont endormis au profit de l'intellect.

Mais dans tout cela la mort reste un sujet tabou. Pas de reportages, d'articles dans la presse, pas d'émissions télévisées. On tue, on légalise le fait de donner la mort. On fait de grandes funérailles à telle personnalité, à tel acteur ou chanteur, mais jamais le sujet de la mort est abordé.

Pourtant c'est un sujet capital au même titre qu'une naissance. La mort est une naissance dans l'au-delà et la naissance sur terre est une mort dans l'au-delà. En mourant et en renaissant dans notre incarnation future nous retrouvons, nous héritons de ce que nous avons laissé. Un peu comme lorsque nous partons en vacances. Si nous laissons notre maison propre en partant nous la retrouvons propre. Si nous l'avons laissé en désordre nous la retrouvons en désordre. Il en est ainsi de nos réincarnations. Nous récoltons ce que nous avons semé. Ce phénomène appelé Loi de Cause à Effet, nous apporte déjà, durant notre existence bien des problèmes que nous ne pouvions prévoir. Mais c'est parce que nous ignorions la loi citée plus haut.

Quand nous voulons exercer un métier ou conduire un véhicule nous devons prendre des cours, passer des examens. En voiture nous devons respecter la loi en vigueur c'est à dire le code la route. Pour vivre sur terre c'est identique. Nous devons apprendre à vivre en découvrant les lois, connues depuis des millénaires, les mettre en application. Là pas de gendarmes, les lois de la Vie sont auto-actives.

J'aurai l'air d'être mort mais ça ne sera pas vrai…….

Bernard HAUDUC

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MARC VELLA Compositeur - Pianiste

... Une alternance de classique, de création et d'exploration musicale...

Le travail de Marc Vella vient des tripes et du coeur, il interpelle l'auditeur et déchaîne l'enthousiasme.

La solide formation classique de Marc Vella (Prix de Composition à Paris) et sa recherche permanente lui permettent d'innover et de multiplier ainsi les effets sonores du piano de façon inattendue et inespérée.

Entre les mains de l'artiste, l'instrument se transforme en un véritable orchestre.

C'est un acte d'amour d'une grande sensualité avec l'instrument dans toute son intégralité, saisissant les résonances et les vibrations à l'aide de mailloches, baguettes et variacordes.

L'écriture sur partition est impressionnante, les pièces du compositeur sont données dans des concours internationaux de piano. Marc Vella a écrit jusqu'à ce jour une centaine d'oeuvres, certaines sont éditées chez Durand et Max Eschig.

Marc Vella s'est produit à l'Olympia, a remporté en 1999 le Prix de Composition à Rome au "TIM" (Tornéo Internazionale di Musica).

Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, Marc Vella joue dans le bidonville de Dobbi Ghat à Karachi au Pakistan.

Infatigable globe-trotter, cet artiste est un Etre à part qui se réalise par lui-même, Il EXISTE. Son piano le suit dans ses voyages.

Sa musique ne s'écoute pas en fond sonore, occupé à autre chose. C'est une musique à écouter, assis dans un fauteuil, les yeux fermés, nous laissant porté et pénétré par elle. Le sublime c'est lorsque nous sentons notre chakra (plexus) du cœur s'animer. La musique de Marc VELLA est une musique vibrante d'amour.

 

LA PORTE DES MONDES

Quand l’homme parle aux pierres

Quand le rocher médite ses rubis dans le profond insondable
L’homme en quête du premier son parle aux pierres…
S’entrouvre la porte des mondes où tout s’interpénètre,
S’éveillent des vielles mémoires endormies dans des
Grondements sourds, telluriques.
L’homme espère une réponse.

Quand l’océan devient vertical

L’Océan c’est soi même, lorsque celui – si devient vertical,
Il fait apparaître l’adversaire que nous sommes vis – à – vis de soi.
Il y a une démesure de la mesure à prendre !
Mais, c’est par la verticalité que la vie passe, l’homme en quête
C’est l’homme érigé, celui qui transmet la vie.
L’homme est un ludion allant des profondeurs vers la lumière
Oscillant lentement au rythme de ses certitudes et de ses doutes
Tout comme le végétal avide de clarté, un jour fleurira la sagesse.
L’Ame de ce chemin, est l’amour et la croissance.
A la crête des vagues, l’homme distingue un autre monde
A la dominante ocre épicée, mystérieuse…

Les mangeurs mangés

Toutes les créatures se poursuivent pour se manger, toutes se fuient
Et se terrent pour ne pas être mangées. Ainsi le mouvement,
Rythmé par un appétit perpétuellement inassouvi.

Cavalcade urbaine

Le propre de l’homme est de se fuir lui même
Il court dans la ville qui le rassure, noyé d’illusions et de chimères,
Il se perd dans un néant sourd chaotique, ce qui le sauve ;
La miséricorde et l’amour de soi.

Quand des doigts se font l’amour

Quand l’ange souffle l’amour dans les cœur, c’est la force de vie.
Du bout des doigts, l’homme entreprend en silence son premier
Voyage vers le mystère qu’est l’autre. Il vit sa seconde naissance,
Devient un Icare et s’envole.

Chevauchée astrale

L’homme s’échappe de sa pesanteur, il saisit le divin qui est en lui,
Il est la beauté, grisé par sa folle puissance, il appréhende l’univers,
Jongle avec les astres, copule avec les étoiles mais n’a pas encore pris
Conscience de sa dimension il est la vie, sa nuit l’emporte, il se donne
Au risque de se brûler, il se donne jusqu’à la source des gouttes de lumière.

Quand la lumière s’éveille

Vient ce moment donné où pluient les étoiles
La lumière arrive des profondeurs, tout comme le lever du jour,
La conscience nourrie par les expériences, s’épanouit se développe,
S’ouvre comme une fleurs, des ramifications pourpres s’étalent vers un bleu infini,
Limpide et serein. Victoire jusqu’à l’extase, l’homme se met à danser.

La danse de l’affranchi

L’homme de toutes les réalisations laisse aller sa joie,
Légère et enfantine, sa danse relie le ciel et la terre, l’éventail de son être
Est ouvert comme un sourire. Des entrailles jusqu’à l’âme, il est nu.

Chant de la pierre cachée

L’homme qui s’est donné reçoit.
La pierre de vie résonne du silence matriciel à l’intérieur de lui – même.
Instant magique, l’homme est hors du temps et peut accueillir l’infini des possibles.

L’envol des possibles

Toutes les barrières s’évanouissent, apparaît le royaume
Un infinité d’éventails humains s’envole et s’éteint
Les mondes s’enchevêtrent, l’homme se mesure.
Il aime des ténèbres jusqu’à la lumière, le sourire l’accompagne,
Quoiqu’il advienne, il reste amoureux. Il peut emprunter le chemin
De l’au delà de soi.

Au bout de l’horizon

La marchez qui mène au bout de soi, s’asseoir devant la brèche
Et offrir le présent que l’on apporte à la vie tel un roi mage.
Ce présent c’est soi même.

Quand le silence s’ouvre

Au delà de soi, le vide dévoile sa plénitude.
Le silence s’ouvre et invite l’homme.
Une lumière venant de nul part l’entoure.
L’homme en s’engageant dans le silence l’ensemence
Et disparaît.

Marc VELLA Novembre 2000

 Pour vous procurer le CD "La Porte des Mondes" écrivez à Marc Vella - Outre Mesure Productions 26 rue du Touarte 77580 Villiers sur Morin 01.64.63.60.39.
-
Email :
outremesure@paris.com
…..avant son départ et celui de son piano, pour l'Inde en novembre 2001 et ce, pour trois mois.

 

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RENDEZ-VOUS

Voyez cette femme
Aux yeux emplis de larmes,
Aux doigts nerveux
Qui coiffe ses cheveux.

Assise à la table d’un café
Depuis longtemps consommé,
Elle cache son chagrin
Souffre et ne dit rien,

Eberluée, elle guette à la fenêtre
L’être cher qu’elle voudrait voir paraître !
Comme elle fait peine à regarder,
Elle paraît si brisée !

Son teint livide et cireux
Lui donne un air malheureux !
J’aimerais l’aborder, et la consoler,
Il est si difficile de constater

Que l’on s’est trompé,
Que l’être aimé,
Maintes fois vous a berné !
Au cadran de sa montre l’heure a tourné,

Elle s’apprête à s’en aller,
Elle est triste et voudrait pleurer,
Vers la porte, elle se dirige,
En conjuguant le sort, pour ce qu’il lui inflige !

Jacqueline CENREAUD

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VIVRE

Donnez – moi la lumière, un panier plein de roses
Et puis du pain, des fleurs, du soleil et du lait.
Qu’on apporte un rayon du miel de la forêt,
Sur les parterres étouffés que l’on arrose.

Que la main d’un ami sur les persiennes closes
Ecarte les lilas qui ce matin si frais
Ont embaumé le ciel avec le jour qui naît.
Que l’on jette un peu d’eau sur le sommeil des choses.

Apportez – moi le jour, le grand jour plein d’alcool,
Le grand jour de midi, le jour rempli du vol
Lourd et malsain des vapeurs qui pèsent et planent.

Ce jour brillant, tout neuf, tout plein de la chaleur
Des souvenirs d’hier, tout gonflé des senteurs
Et des parfums pesants qui fleurissent et fanent.

Georges-Gabriel HOSTINGUES

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LA CHUTE

Le 17 mai 1999, 410 heures…vélodrome de Longchamp…
Je tourne à mon rythme…des cyclistes foncent…têtes baissées…
-Tiens ta droite, Papy !
Moi, je suis plutôt du genre promeneur. J’admire, au passage, le joli moulin entouré de tulipes multicolores, le petit lac enchanteur, les jolies filles qui courent dans les allées…
Une côte de 800 mètres, au sommet de laquelle des bancs pour accueillir les sportifs qui s’accordent une halte pour discuter.

-cet endroit est surnommé " le parloir ", m’informe Jean MAZER, l’ami avec qui je travaillais à F.R.3.
-Pour vous, c’est le " fumoir " me dit Jacqueline, une cycliste de 75 ans qui fait 100 kilomètres tous les jours…
Il est vrai que j’y savoure de temps à autre une bonne gauloise.
-C’est pas bon pour ta santé, Papy !
J’aperçois le peloton des retraités, mené par Gérard, une grande perche, cheveux en brosse, bras et jambes nues, quelle que soit la saison, juché sur un vieux vélo rouillé aux roues parfaitement voilées…
J’y retrouve Claude, Paul et Gaston. Bien à l’abri en queue, nous avons l’impression d’être des champions…
A la vérité, tous ces pauvres vieux qui se traînent les uns derrière les autres, cela ressemble davantage à une séquence du " pont de la rivière KWAI " !

Le joli moulin entouré de tulipes multicolores, le petit lac enchanteur, les jolies filles qui courent dans les allées…
-C’est toujours pareil, se plaint Marie – Thérèse, mon épouse.
-C’est vrai que c’est monotone. On a l’impression de faire du vélo d’appartement !
Je pense à Esbly…notre maison en Seine et Marne…Sur la route qui menait à la ferme, l’odeur des blés coupés ! On apercevait des biches à l’orée du bois de Lesches…T’en souviens – tu Bella ?
Et toi, Marie – Christine, nos belles randonnées du lundi matin…Précy sur Marne, Villiers sur morin, Coulommiers, Crécy la chapelle…
Retour au bois de Boulogne…la routine…
Parfois, j’aperçois bien Michel DRUCKER, Jean–Paul BELMONDO, ou Jacques BALUTIN…Ils me rappellent ma jeunesse lointaine…Je leur tendais mon micro sur les plateaux de la télévision…
Le joli moulin entouré de tulipes multicolores, le petit lac enchanteur, les jolies filles qui courent dans les allées…ma roue avant qui heurte le trottoir, et c’est la chute ! un vol plané ! je m’étale de tout mon long, reste étendu à terre.
-ça va, Papy ?
-Très bien.
Il commence à m’énerver celui – là !
Une jeune femme s’est arrêtée, a dégainé son portable :
-J’appelle le S.A.M.U.
-Mais, je n’ai rien…
Très vite, des bruits d’alarme, les pompiers sont là avec brancard et trousse de premiers soins.
-Je n’ai rien…
-Votre casque vous a sauvé…regardez, il est complètement défoncé…
-Effectivement, mais je peux rentrer chez moi…
-Il n’en est pas question ! Prenez place…
Ces jeunes gens sont tellement gentils qu’ont ne peut rien leur refuser…
Reprenant l’alarme, la voiture des pompiers fonce vers Boulogne–Billancourt. Allongé sur le brancard, le casque sur les genoux, je fais une entrée très remarquée à l’hôpital Amboise Paré.
Je suis la vedette ! Remarquez que je m’en serais très bien passé…
Dans une petite salle aux murs tout blancs, un infirmier m’accueille avec infiniment d’égards :
-Vous n’avez pas trop mal, monsieur ?
-Mais je n’ai rien, je vous assure…
Il me tend un miroir.
Alors là, stupéfaction…Eraflés mon front, mes paupières, mon nez, mes joues…mon visage était exsangue…FRANKENSTEIN à côté est un modèle de beauté !
-C’est superficiel, me rassure le brave homme.
Les radios confirmèrent ce diagnostic.
Il ne nous restait plus qu’à rentrer chez nous…
En arrivant à Neuilly, histoire de rire un peu, je frappe à la loge de notre gardienne :
-Vous n’auriez pas du courrier, pour nous ?
Devant le spectre épouvantable qui se présentait devant elle, Elvira poussa un cri…

Je reprends place dans le peloton, avec Claude, Paul et Gaston. Bien installés à l’arrière, nous discutons, nous refaisons le monde…tout en appréciant le joli moulin entouré de tulipes multicolores, le petit lac enchanteur, les jolies filles qui courent dans les allées…

CHARLES BARONCINI

 

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CECITE

Cet homme est non voyant,
Non voyant de naissance !

Sa cécité n’altère en rien,
Ni sa bonté, ni sa charité !

Chaque jour de sa vie,
Représente la nuit.

Malgré cela, notre Ami a les yeux ouverts,
Ouverts, et croyez – moi, il voit !

Il voit ce que beaucoup ne veulent voir,
Par égoïsme ou par indifférence !

Il a le regard d’un être utile,
Et fait de chacun l’admiration !

Nanti d’un grand amour,
Il apporte son secours.

Sans s’apitoyer sur son sort,
Il se hâte, il a tant à faire !

Dans sa dure tâche,
Il aide sans relâche,

Redonne confiance et espoir
A celui, qui vers lui, vient !

Voyez son enthousiasme
Malgré son handicap !

Il soumet son cœur
A l’amour de son Seigneur,

N’exprime aucune plainte,
Mais remercie humblement le ciel

De ce qu’il peut
Chaque jour faire.

Jacqueline CENREAUD

 

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MORT POUR LES IDEES

Plus jamais des prisonniers d’idées
Plus de barreaux pour les pensées

Plus de menaces ni de chaînons
Plus de cellules ni de cages
Pour ceux et celles qui ont dit NON
Aux massacres et à l’esclavage

Que l’on abatte tous les murs
Dénonce les exécutions
Abolisse les tortures

Plus de victime ni de mort
Pour un refus un désaccord

La raison du plus fort
Est bien souvent la pire
Halte aux dictatures
Engendrant les martyrs

Que nos voix non – violentes
S’élèvent dans l’azur
Soient des armes patientes
Pour chaque rébellion

Et pour dire NON encor
Aux tueurs de libertés
Des myriades de colombes
Attendent pour s’envoler

Ne gravons plus sur les tombes
MORT POUR DES IDEES

Jean Pierre GHIO
Chutes d’Automne

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LE JARDIN SECRET

 

Une femme m'attend et ma nuit est son jour
Ephémère est la vie. Eternel est l'amour,
Je retrouve en secret la toujours nouvelle Eve.

 

Nous vivions à cette époque à A…qui était en ce temps là une charmante banlieue avec ses squares et leurs kiosques à musique, ses régates et sa délicieuse promenade des bords de l'eau qui apportait ses vols de mouettes et l'odeur de goudron des péniches. Il y avait même une petite plage et un loueur de bateaux.

Nous étions une petite bande de copains à nous promener le soir sur les bords du fleuve où dansaient les lumières colorées des enseignes lumineuses de l'autre rive qui se miraient très tard encore dans l'eau grise.

Notre petite équipe avait son égérie, Evelyne. Elle était à la fois le meneur de jeu, la muse et l'appât de nos jeunes espoirs et de nos premiers désirs.

Nous aimions chanter en cœur les refrains à la mode et la belle voix d'Evelyne dominait les nôtres sur un autre registre.

Des bancs se dressaient le long de la promenade et parfois l'un d'entre eux servait de tribune à Edouard, qui, connaissant bien l'allemand, s'amusait à parodier le Fûrher, Adolf Hitler, en vitupérant un discours improvisé sur le mode guttural cher au dictateur. Nous poussions le réalisme à l'outrance en l'acclamant tout en levant le bras et en poussant des "Heil" retentissants à la surprise et à l'inquiétude des quelques rares passants. Dois - je dire que nous étions en 1937, et que nous tournions en dérision toutes les gesticulations des dictateurs qui commençaient tout de même à encercler la France avant de l'envahir.

Edouard avait un frère jumeau, qui parlait anglais avec autant de réalisme qu'Edouard maîtrisait la langue de Goethe, d'où, d'autres meetings improvisés sur d'autres bancs où Pierre reprenait flegmatiquement avec autant de réalisme les arguments pacifiques et un peu candides de nos voisins d'outre - Manche. Quand, muni d'un parapluie, il imitait Neuville Chamberlain, le Premier ministre anglais, il était irrésistible. Autrement dit, c'était avec l'insouciance de la jeunesse que nous dansions sur un volcan, sans nous inquiéter pour autant de l'avenir pourtant bien sombre qui barrait notre horizon, bien que les "actualités" que nous voyions au cinéma nous laissaient parfois rêveurs.

Plusieurs autres copains constituaient notre bande: Gérard, Robert, Julien, Hervé et le petit Bouboule, le benjamin de l'équipe, au demeurant charmant camarade, toujours disposé à rendre service, mais silencieusement et néanmoins éperdument amoureux d'Evelyne qui ne semblait pas, la fine mouche, s'en apercevoir, étant plutôt attirée par Robert, notre capitaine de route lors de nos excursions vélocipédiques dimanche, qui nous entraînaient parfois assez loin de notre banlieue.

Nous partions de bonne heure le matin et faisions vers midi un pique - nique champêtre dans la forêt de Montmorency, de Sénart ou même de Compiègne et rentrions vers le soir quelque peu fatigués par le grand air, le sifflement du vent dans les descentes et les kilomètres parcourus.

Evelyne se rapprochait tantôt de Robert, tantôt de Gérard, roulant de concert près d'eux sur le chemin du retour et nous voyions bien alors toute la tristesse dans les yeux de notre petit Bouboule.

C'était un jeune homme triste. Il nous confiait qu'il avait des angoisses nocturnes au cours desquelles il voyait les murs de sa chambre s'agrandir démesurément dans une sorte de vertige au milieu de mystérieux halos de lumières multicolores. C'était une âme sensible, un peu poète, et nous voyions avec inquiétude son sentiment amoureux se développer sans grand espoir de retour.

Evelyne était une jeune fille capricieuse, délurée et inconsciemment perverse dans ses attitudes et son comportement. De plus elle était très libre, ses parents, encore jeunes, sortaient beaucoup et lui laissaient bien des initiatives. Nous avions su que certains soirs d'été, elle entraînait le copain du moment dans un jardin désert situé derrière la gare et dans lequel une vielle cabane, disparaissant dans la verdure et le lierre, lui permettait de compléter son éducation et d'assouvir sa … curiosité!

Bouboule, qui vivait avec sa grand'mère, ignorait toutes les roueries et les caprices d'une jeune fille précoce. Il ne voyait que l'agréable et désirable compagne de nos pique-niques ensoleillés. Sa timidité ne lui permettait tout au plus de jeter un regard fugitif sur les poses alanguies que prenait Evelyne quand elle dormait d'un œil, le corsage pigeonnant et la jupe assez relevée pour le mener aux frontières de l'imaginaire.

Il était apprenti typographe dans une importante imprimerie parisienne et n'avait jamais pu s'habituer à la vulgarité de ses compagnons d'études, plutôt mal embouchés pour la plupart. Mais il s'accrochait à ce métier que l'on disait assez lucratif à cette époque dans le seul souci d'aider sa grand'mère le mieux possible. Il restait donc seul avec son rêve et ses pensées en déplorant seulement l'indifférence apparente d'Evelyne à son égard.

Ce dimanche là il l'entendit qui chuchotait à l'oreille de Julien sur le ton de la confidence:

Tu viens t'asseoir près de moi au cinéma ce soir, j'ai envie de voir "carnet de bal". On le joue à l'Eden. Nous pourrons prendre une loge…

Peut - être le jardin des délices sera pour après, pensa Bouboule avec amertume.

Les semaines passèrent. En études pour les uns, en apprentissage pour les autres. Hervé, de son côté, s'initiait à la mécanique dans un garage du centre - ville. Pierre parlait de s'engager dans la marine marchande. Son envie de voyager dominait toutes ses pensées. Evelyne, malgré son attitude souvent provocante, ne semblait pas avoir de prise sur lui. Quant à Edouard, son éducation religieuse lui faisait craindre l'enfer dès que la question fille se présentait à son esprit. Les Pères n'avaient - ils pas déclaré, lors d'une retraite, que les filles étaient les suppôts du diable!

Bouboule fraternisait davantage avec Julien, plus grand, plus fort et plus réaliste. Les parents de ce dernier étaient maraîchers et les deux garçons aimaient les aider à vendre leurs marchandises au grand marché du dimanche matin qui avait lieu sur les bords du fleuve, théâtre de nos chères promenades du soir. Les parents de Julien avaient leurs clients attitrés à une époque où la provenance du beurre faisait l'objet de longues discussions et où les poulets n'avaient pas un goût de poisson.

Hervé, plutôt taciturne, aimait rester lire sous les grands platanes et ne rejoignait les autres qu'à la nuit tombée. Il campa seul parfois le dimanche et on ne lui connaissait pas d'autres fréquentations. Il aimait bien Bouboule et restait volontiers à discuter littérature avec lui en le raccompagnant le soir à son domicile. Le bruit courait qu'il écrivait son journal. En réalité, il rédigeait un interminable récit de voyages et d'aventures où son imagination se donnait libre cours en lui faisant parcourir toutes les contrées encore inexplorées de la terre. Il n'en parlait qu'à Evelyne qu'il avait choisi comme héroïne principale de son roman. Ce qui semblait flatter beaucoup notre jeune évaporée.

La politique vînt quelque peu s'en mêler. Les uns tournant à gauche, les autres à droite, suivant leur cadre de vie, mais cela n'entacha jamais leur belle amitié. Bien sûr, la guerre d'Espagne, où la barbarie des deux camps se donnait libre cours, n'arrangeait pas les choses, mais c'était loin de A…

Un soir, Evelyne, particulièrement en beauté dans une robe de lin bleu pâle, rejoignit Bouboule qui marchait le dernier, perdu dans ses pensées. Il subissait son pénible apprentissage avec de plus en plus de difficulté et son moral commençait à s'en ressentir. Les filles sont parfois, semble - t - il , devineresses, car ce soir - là la fine mouche s'approcha de lui et sans la moindre hésitation lui proposa une visite pour le lendemain soir au jardin secret.

Bouleversé, Bouboule regardait Evelyne lui demandant si elle plaisantait ou voulait se moquer de lui. Mais non, notre petite allumeuse avait vraiment dans un caprice, jeté son dévolu sur lui.

- Alors, c'est sûr, demain soir je t'attends devant la gare, lui avait - elle dit en l'embrassant au coin des lèvres.

Ils se quittèrent et Bouboule dans un état second sauta sur son vélomoteur tout neuf et démarra en trombe en oubliant même de dire au revoir aux amis.

Etait - ce son apparence candide, sa touchante naïveté ou son attitude d'amoureux transis qui avait pu déterminer notre petite messaline à vouloir initier notre ami?

Maintenant, notre Bouboule vivait son rêve et roulait plein gaz tout à son évocation du rendez - vous du lendemain. L'amour profond qu'il avait toujours ressenti pour Evelyne répandait ses flots dans l'ombre comme un fleuve secret. Il vivait pleinement un moment d'ivresse dans l'innocence et la candeur de l'extase.

Il prit l'avenue de la gare presque déserte à cette heure dans une sorte de griserie auquel se mêlait le vent de la vitesse. Et c'est sans ralentir qu'il heurta de plein fouet l'autobus de la ligne "E" qui arrivait sur sa droite.

Nous avons pleuré comme des gosses à son enterrement. Sur son rêve éclaté bâti sur du sable. Mais nous n'avons jamais revu Evelyne.

Henry-Claude BURET.

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MON CŒUR

Du rêve à la réalité, mon cœur
A longtemps oscillé…Un jour il a compris,
S’appuyant sur la réalité…S’entrouvrant sue le rêve ;
Il m’a ouvert les portes de l’infini.

Ma vie a longtemps vacillé,
Portant mon cœur de la joie à la tristesse.
Un jour elle s’est accrochée au présent,
Plaçant mon cœur sur la voie de la sérénité.

La vie n’est - ce pas comme la rose ?
Souvent elle nous emplit le cœur de sa beauté.
Parfois elle nous pique…ainsi nous ramenant
Aux réalités du quotidien…fait d’embûches.

Christian Vidal
Extrait de " Eclats de Vie, Eclosion de rêves "

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ANTI–MATIERE

Anti–matière des mots jamais trouvés
Ceux que l’on a traqué pressentis et cernés
Pourchassés
Devinés
Aimés
Avant que de connaître
Et que l’on n’a jamais connus

Anti-matière des mots laissés pour compte
Et solde de tout reste
Anti–matière de l’inceste
Attendue et jamais offerte
Entre les mots et mon attente

Jolis noyés de la désespérance

Henry Heinemann
L’heure obsidienne

 

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LE CUEILLEUR DE NEIGE.

Le cueilleur de neige
Ne connaît pas l’or…
Pas l’or des aurores.

Ce voleur de manège
Ebloui par le décor
Se prend pour un picador.

Jeteur de sortilège
La nuit le voit éclore.
Le jour il s’évapore…

Son armée, son cortège
Des étoiles, des amphores
Morceaux de photophores.

Son armée le protège
De l’amour appelé Laure,
La pureté qu’il déflore…

Le temps referme le piège
Bête devient carnivore,
Et dévore son trésor…

Bonnet ERIK

L’auteur publie la revue " Les Enfants du Silence "
revue principalement axée sur la musique.
Contact au 16 rue Christophe Colomb 57100 Thionville
email :
bonnet.erik@wanadoo.fr
Ecoute et commande :

www.underprod.com
www.infoconcert.com
www.euterpe.org

 

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Le Coin Heureux

Par ce matin de juillet, le soleil baignait la vallée de Cauterets, encore toute vaporeuse de rosée. Roger gravissait le sentier montant, caillouteux et tortueux ; la masse du Lisey se dressait devant lui, imposante et verdoyante, et la continuelle ritournelle des passereaux invisibles accompagnait le bruit sourd et incessant de la cascade toute proche.

En vacances à Cauterets, Roger effectuait son excursion en solitaire, profitant pleinement de la quiétude de ces lieux. Soudain, un grognement le fit se retourner. Avec effroi, il aperçut un ours brun qui le suivait de son pas lourd et maladroit. Sans réfléchir, Roger quitta le sentier, courut parmi la luxuriante végétation et ne s’arrêta que lorsqu’il eut la certitude que la plantigrade avait perdu sa trace.

Mais alors, un autre problème se posait : où était – il ? Comment allait – il retrouver le chemin du retour ? Et s’il faisait une nouvelle mauvaise rencontre ? Il songea à appeler, mais sa voix n’exaspérerait – elle pas l’ours qui, peut – être, était encore proche ? Le plus sage était qu’il redescende à travers les fourrés ; peut – être trouverait – il un sentier qui l’amènerait en un lieu habité ?

Roger allait mettre cette idée à exécution quand des souvenirs de drames de la montagne vinrent furtivement à son esprit : des excursionnistes imprudents s’étaient égarés, n’avaient jamais été retrouvés ou avaient été retrouvés mort ! Il avait pourtant bien étudié son itinéraire par les lacets à travers la forêt domaniale du Lisey en passant par Charte et l’Escayradé. Il devait revenir par le Turon des Oules et la Fruitière. Pourquoi ce maudit ours l’avait – il obligé à quitter le bon chemin ?

-Oh ! que c’est vilain de se promener sans ses amis !

Roger sursauta et se retourna, affolé ; que lui arrivait – il encore ?Il se rassura en apercevant, émergeant d’un buisson à quelques mètres de lui, son ami Fernand, parti en retraite trois ans plus tôt et dont il était sans nouvelles depuis.

-Quelle surprise ! s’exclama Roger en serrant la main que la nouveau venu lui tendait. Alors, cette retraite ?

-Merveilleuse ! répondit Fernand avec enthousiasme. J’habite là, à deux pas, avec ma femme et mes deux filles. Oh, ce n’est pas le travail qui manque ! Tu es notre invité ! Mais…sans curiosité, qu’est – ce que tu fiches loin des sentiers ?

-Oh, un ours me suivait, expliqua Roger.J’ai eu si peur que j’ai coupé n’importe où pour lui échapper, sans savoir où j’allais.

-Rigolo ! s’écria Fernand d’un ton moqueur en pouffant de rire. C’est notre ours ! Il est apprivoisé et m’est bien utile pour labourer ! Bien sûr, il faut aller chercher sa nourriture à Pierrefitte – Mestalas ou, des fois même, à Argelès – Gazost !

Après avoir suivi un sentier étroit et pierreux qui serpentait entre la paroi rocheuse et le précipice, Roger et Fernand aboutirent à une plate – forme herbeuse où des moutons, des chèvres et des vaches broutaient paisiblement. Un peu plus loin, s’élevait une maison d’un étage au toit d’ardoise et aux volets verts. Deux autres bâtiments, dont l’un à la porte large et haute, se dressaient à sa proximité.

Fernand ouvrit la porte rustique qui permettait d’accéder à la propriété. Il invita Roger à traverser le pâturage, puis à entrer dans l’habitation. Les murs du vestibule étaient tapissés d’un papier peint aux motifs floraux qui accueillait gaiement le visiteur. Dans la cuisine, une femme brune d’environ cinquante ans et deux jeunes filles également brunes consommaient tranquillement leur petit déjeuner.

-Roger, annonça Fernand, je te présente ma femme Ida, nos filles Emma et Bénédicte ! Nous avons un invité, ajouta – t – il en s’adressant aux femmes ; c’est mon ami Roger qui s’est perdu en montagne en se croyant poursuivi par Martinet !

-Martinet ? s’étonna Roger amusé ; ton ours donne des coups de martinet ?

-Mais non, vieux plaisantin ! s’esclaffa Fernand. Nous l’avons appelé comme ça parce qu’il a l’habitude de se tenir debout sur ses pattes de derrière en battant de celles de devant !

Les deux hommes s’assirent. Bénédicte les servit. Après le petit déjeuner, elle proposa à Roger de la suivre. C’était le moment qu’elle consacrait à nourrir les animaux.

La basse – cour était dissimulée de la vue des arrivants par la maison. Elle comprenait quatre volières entourant une cour. Dans l’une d’elles, une cinquantaine de pigeons voletaient dans tous les sens en roucoulant. Bénédicte leur lança du grain, avant d’en faire autant aux poules et aux canards des autres cages. Puis, elle conduisit Roger à l’enclos des moutons. Ceux – ci s’éloignèrent d’abord, effrayés par la présence de l’étranger. Ils ne furent rassurés que lorsque Bénédicte, laissant le visiteur hors de l’enclos, sauta la barrière, leur parla et les caressa.

-Ils ne connaissent que papa, maman et moi, lui expliqua – t – elle en le rejoignant. Devant ma sœur, ils s’enfuient aussi, comme devant quelqu’un d’étranger !

Elle s’interrompit ; légère et souriante, Emma les rejoignait, ce qui, en effet, eut le don de faire encore s’éloigner les moutons.

-Ma sœur va maintenant vous faire connaître nos culture, reprit Bénédicte. Vous le voyez : chacun a ici son rayon bien défini. Comme ça, pas de dispute sur les responsabilités et les compétences !

Dans la zone cultivée, blé, légumes et fruits poussaient en abondance. Une citerne, située au milieu, recueillait les eaux pluviales pour l’irrigation et les besoins ménagers. L’énergie électrique était fournie par une dynamo munie d’un arbre à aubes mû par les eaux puissantes du torrent qui bondissait en cascatelles.

Emma expliqua encore à Roger que le fumier provenant des bêtes était utilisé pour fertiliser les terres. Engrais chimiques et pesticides étaient proscrits. Les labours étaient réalisés grâce aux bêtes de trait. Pas de matériel polluant ! Le respect de la nature était complet et la terre n’était pas forcée en vue du profit.

Lentement, Emma et Roger revinrent vers la maison. A ce moment là, un ours, que Roger reconnut avec une certaine frayeur, accourut vers eux. Il s’approcha lentement de l’invité qui, malgré le sourire tranquillisant de la jeune fille, tremblait comme une feuille, le flaira puis lui lécha la main.

-Il est doux comme un mouton, expliqua Emma. Quelques fois, nous le laissons aller en dehors de nos terres, comme ce matin. Nous savons qu’il ne peut qu’effrayer ceux qui, comme vous, ne le connaissent pas.

Ils entrèrent dans la maison où Ida faisait griller la viande sur un feu de bois. Le mot de la fin devait revenir à Fernand au cours du repas de midi.

-Ici, mon cher Roger, nous vivons loin de tout ce qui a empoisonné notre existence durant notre activité professionnelle. L’homme a été appelé par le Créateur à soumettre la terre et à dominer sur les animaux. Mais " soumettre " ne signifie pas " détruire ", de même que " dominer " ne veut pas dire " tyranniser " ! L’homme a le devoir de protéger la nature et de la mettre en valeur. C’est ce que nous nous efforçons de faire.

Roger croyait rêver. Il lui avait suffi d’être effrayé par une bête apprivoisée pour découvrir ce petit paradis où ses amis avaient su trouver le bonheur dans le travail et le respect de soi, loin de toutes les intrigues suscitées par l’ambition et qui asservissent la personnalité humaine.

IL EST SAGE DE REVENIR A LA NATURE.
Pierre–Marie SEMAT.

 

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VERITE ?

Qu'est-ce que la Vérité ?
c'est ce que je crois ou ce que tu crois ?
Est-ce mes paroles ou bien les tiennes ?
Est-ce mon interprétation des choses, des pensées ou bien les vôtres ?
Est-ce la façon de me voir ou bien ce que vous pensez de moi-même ?

Qu'est ce que la Vérité ?
ce que j'aime et que vous repoussez ou ce que je n'aime pas et que vous appréciez.
Est-ce une façon d'écouter, de se vêtir, de s'exprimer, d'avoir une couleur de peau, de se regarder ?
Qu'est ce que la vérité ?
avoir chaud quand vous avez froid ou l'inverse ?

Qu'est-ce que la Vérité ?
Au début était le Verbe. Le Verbe est et sera toujours.
A lui seul Il est la Vérité.

Selon l'éducation de la famille et du pays dans lequel nous sommes nés, ici ce qui est autorisé est interdit ailleurs. Et ce qui est autorisé ailleurs est interdit chez nous.
Suivant telle ou telle religion, dans une église ou un temple on se couvre ou on se découvre la tête, on garde ses chaussures ou bien on les laisse à la porte.
Dans tous les domaines de la vie, nous avons chacun notre point de vue et nous nous combattons pour faire admettre notre point de vue. En fait qui a raison ?
Nous avons mille raisons pour argumenter la véracité de nos paroles. Et toute notre vie, les événements, positifs ou négatifs cadrent bien avec nos arguments. Alors que le voisin avec des arguments différents obtient des résultats similaires.
Nous avons des peurs, des craintes, des doutes et notre vie démontre que nos pensées sont fondées puisqu'elles se concrétisent dans notre réalité.
Nous jugeons, critiquons, rejetons ce que nous ne comprenons pas en fonction de notre notion du bien et du mal. Mais en fait le bien et le mal ne sont que des notions individuelles. Ce qui est bien pour l'un est mal pour l'autre et inversement.
Nous avons l'impression que nous seuls allons mal, mais tout comme nous, les autres portent aussi un masque qui cache leur détresse qu'elle soit matérielle, émotionnelle ou physique.
Chacun a l'impression d'être seul à laisser son mental le tourmenter. Chacun a l'impression de subir sa vie répétant "je n'ai pas le choix".
Mais la grande Ame Universelle est présente en chacun de nous et nous sommes tous reliés les uns aux autres. Chacun de nous demeure ainsi dans les autres, tout comme les autres demeurent en nous. D'où l'importance de s'aimer les uns, les autres, de se pardonner. Sinon en jugeant les autres, nous nous jugeons en même temps, faisant du mal à nous-mêmes.
Nous ne sommes pas séparés de l'Univers, ni de tous les êtres vivants, ni de tous les règnes de la nature. Seule notre croyance nous laisse croire l'inverse, d’où nos souffrances.
Dans la vie quotidienne rien n'est négligeable, rien n'est bien ni mal. Les choses, les faits sont, c'est tout. Le reste c'est notre propre interprétation qui lui donne une valeur positive ou négative. De ce fait nous avons de la chance ou nous n'en n'avons pas. Nous passons du ciel à l'enfer en quelques secondes, le temps d'avoir prononcé une parole ou d'avoir émis une pensée. Car pour chacun d'entre nous au début était le Verbe. Le Verbe est et sera toujours. A lui seul Il est la Vérité. Chacune de nos paroles, de nos pensées devient notre réalité. Notre pouvoir est immense. Changeons nos pensées, nos paroles et notre vie changera. Si des événements graves surviennent acceptons les car ils ne sont pas dans notre vie par hasard. Le hasard n'existe pas, ce n'est qu'un mot pour désigner ce que nous ne savons pas. L'acceptation évité une lutte intérieure et dans toute lutte, dans tous combat qui est vainqueur ? Notre non-acceptation donne de la force à notre problème que nous combattons. Nous nous épuisons.
La Vie est un fleuve et nous devons nager dans le sens du courant, jamais dans le sens inverse.

Vous m'appelez Dieu, Jéhovah, Manitou, Bouddha, Allah et puis vous vous entretuez parce que vous pensez détenir le vrai Dieu. Mais chacun d'entre vous a raison en me donnant un nom différent. Vous me découvrez tous sous l'un des multiples aspects. Mais votre mental vous fait croire que vous avez raison et que les autres ont tort. Votre mental est la cause de tout.
Il faut apprendre à utiliser, maîtriser son mental. Pareil à un cheval sauvage il est nécessaire, indispensable de le dompter et de le diriger. Depuis longtemps on lui donne le nom de la bête, symbolisé par le nombre 666, ce nombre étant en fait une longueur d'onde (6,66) bien connue en radiesthésie, par tous ceux qui explorent l'invisible.
Pour maîtriser le mental il faut faire table rase de vos connaissances et appliquer dans son vrai sens le discours de la méthode de Descartes. Ainsi en nous délivrant du poids de nos mémoires, de nos connaissances reçues des autres nous pourrons construire ou (re)découvrir notre propre vérité.

Bernard HAUDUC

 

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GOUTTE A GOUTTE

La plus petite fleur donne tout son parfum
Et le donne à toute la terre,
Il faudrait être fleur et l’être pour chacun
De la même manière.

L’oiseau met dans son nid
Tout l’amour qu’il possède
Et des ailes aussi.
Que mon poème t’aide
A voler comme lui.

La goutte se confond avec toutes les gouttes
Pour te désaltérer.
Que mon chemin te guide et conduise à la route
Où l’homme devient goutte
Lorsqu’il veut avancer.

23 août 1964
Marcel Brun

 

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LAIS EN SERIE

Mais ce n’est pas pour ces variantes de lais qu’Eustache Deschamps a écrit dans son " ART DE DICTIER " : " Quant est des lais, c’est une chose longue et malaisée à faire et à trouver. " Disant cela, il pensait à la forme que l’on a dénommé LAIS en SERIE.

Guillaume de Machaut a partagé cet avis. Il a tenu cette forme en très haute estime puisque c’est le premier du genre dont il a donné un exemple dans le " REMEDE DE FORTUNE ".

Sa remarquable architecture efface et domine toutes les variantes que l’on a pu pratiquer.Sans discussions possibles, sa forme doit bien être le modèle du genre.

D’après l’Anonyme de 1500 qui rédigea les " REGLES DE LA SECONDE RHETORIQUE " il doit comporte 12 couplets (12 couples).Le premier et le dernier couplet doivent être identiques par le nombre de vers, leur agencement, leurs syllabes et leurs rimes (le premier couple et le dernier sont d’une façon et d’une consonance). –Sur ces règles concernant le nombre de couplets et la similitude entre le premier et le dernier, Machaut, Deschamps et Baudet Hérenc sont également d’accord-.

Les 10 autres couplets sont de construction libre, mais chacun d’eux doit être divisible en quatre parties identiques (les 10 couples sont chascun a par soy de façon, mais il faut que chascun ait 4 quartiers). Le couplet qu’il donne en exemple comporte 16 octosyllabes que l’on peut schématiser ainsi : aaab/aaab/aaab/aaab ; la rime a étant féminine, la rime b masculine et la séparation marquée seulement pour souligner la division en quatre parties et non pour représenter un intervalle, lequel ne doit être qu’à la fin de chaque strophe.

Baudet Hérenc exige lui aussi cette division des couplets en quatre parties égales. Toutefois, Eustache Deschamps, dont la maîtrise de théoricien est particulièrement remarquable, présente dans sa production plusieurs lais dont les strophes sont divisées en deux parties égales seulement, ces parties étant symétriques.

Pour concilier ces enseignements de maîtres, dans le sens de la variété et de l’équilibre que recherchaient les premiers ordonnateurs, j’opterais quant à moi pour une alternance entre la manière de l’Anonyme et celle de Deschamps : un couplet divisé en quatre parties semblables, une autre en deux parties égales et symétriques, jusqu’à la fin du poème et sans contrarier la règle qui veut que le premier et le dernier soient identiques. Mais, pour observer cette dernière règle tout en respectant l’alternance choisie, un revirement est nécessaire (au centre du poème de préférence pour ajouter encore à l(harmonie dans l’équilibre). Cela peut se traduire par le schéma suivant dans lequel la lettre A représente un couplet à la manière de l’un et la lettre B un couplet à la manière de l’autre :ABABABBABABA.

Je crois également devoir faire remarquer que la plupart des théoriciens cités ont voulu un arrangement différend pour chaque strophe (la première et la dernière exceptée). J’ai préféré quant à moi, dans l’exemple ci – après, reprendre dans les six derniers couplets la structure des six premiers pour une exacte correspondance et un équilibre architectural supplémentaire.

Enfin j’ai évité la répétition des rimes dans chaque partie de chaque strophe ( sauf dans la première et dans la dernière ) – bien que celle – ci paraisse exigée - , afin d’alléger dans la mesure du possible cette composition suffisamment massive par ailleurs. Les traditionalistes pourront donc, le cas échéant, ne pas me suivre dans cette modification qui me paraît utile et qu’il doit me suffire de signaler.

En ce qui concerne les mètres des vers à employer Baudet Hérenc précise dans ses REGLES que les vers les plus longs ne doivent pas dépasser huit syllabes ( la plus longue ne passe point .IX. sillabes, qui est féminin –en comptant la syllabe muette finale – et le masculin de VIII. sillabes et les autres en dessoubz).

Il importe portant de signaler que L’ART ET SCIENCE DE RHETORIQUE admet l’utilisation du décasyllabe.

L’exemple qu’il donne à l’appui de ce qu’il avance peut se schématiser ainsi : a 10, a 10 ; b 6, b 10, a 10, b 6, a 10, b 6 pour la demi – strophe (les chiffres correspondent au nombre de syllabes des vers).

Enfin, il me paraît utile de préciser que Deschamps ne veut pas que le dernier couplet contienne dans ses rimes des " redites " du premier (que le derrenier couple…qui est et doit estre conclusion du lay, soit de pareille rime, et d’autant de vers, sans redite, comme le premier couple.)

Ces règles étant précisées, voici un poème de lais en série que j’ai composé pour les illustrer.

Marcel BRUN - Techniques de la Poésie Classique

 

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LITANIES DE NOTRE BONNE TERRE.

Bonne terre de nos misères
et de nos bonheurs éphémères
Bonne terre des primevères
et des effeuillaisons amères.
Bonne terre aux brèves saisons.
Bonne terre aux grands horizons.

Bonne terre de nos semailles.
Bonne terre des fiançailles.
Bonne terre des épousailles.
Bonne terre des relevailles,
des mauvais hôtes à nos seuils
et de l’inconnu des écueils
et des inéluctables deuils,
des sanglots autour des cercueils.

Bonne terre de l’espérance
et des rochers de la souffrance
et des lacs nés de nos démences,
des rêves aux ailes qui dansent.
Bonne terre de l’ici – bas
Et de l’humus de tant de pas.

Bonne terre de nos pensées,
Les sages et les insensés,
Des voix tendres ou courroucées,
Des âmes en secret blessées.
Bonne terre de nos amours
Et de nos nuits et de nos jours.

Bonne terre de nos fatigues
Et de la jungle des intrigues,
Du figuier à jamais sans figues,
Du tremble frappé de sa gigue,
Et des martyrs et des héros
Et de notre dernier repos.

O bonne terre nourricière
Qui nous reprendra en poussière.

Marc Chesneau
Journal Poétique d’une âme.

 

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Ateliers d'écriture en ligne sur internet : prose, poésie, policiers, romans… Seul(e) ou avec d'autres intrenautes, on peut s'adonner sur le web au plaisir de l'écriture. Les ateliers d'écriture en ligne peuvent aider les auteurs en herbe à surmonter leur appréhension et tenter les mateurs de jeux littéraires décidés à en découdre avec les mots.

www.grenouille-bleue.com annuiares, dictionnaires, conseils d'écriture, petites annonces, actualités sur la production et les manifestations littéraires.

http://atelier.citeweb.net un vendredi sur deux cet atelier virtuel soumet une "proposition d'écriture". Le but : s'exercer au maniement de la plume par le biais de jeux.

www.bgibeaux.online.fr/motdamour.htm ce site aide l'amoureux à court d'inspiration à rédiger un poème d'amour.

www.labart.univ-paris8.fr/gtextes/debut.html un mot sur le genre, un autre sur le style, deux phrases sur l'intrigue ; lisez-les, prenez connaissance de ce qu'ont écrit vos prédécesseurs et c'est à vous de rédiger votre contribution au roman en cours d'écriture.

www.meubleshop.com/roman/roman-online.htm dans le cadre de leurs recherches sur la création numérique, les laboratoires Esthétique de l'interactivité et Paragraphe de l'université Paris VIII ont conçu plusieurs générateurs automatiques de textes. Des romans à lire ou continuer.

www.pretextes.ovh.org membre de l'anneau francophone des ateliers d'écriture, ce site personnel propose cinq générateurs automatiques de contraintes et de noms de héros. Avec le jeu de l'anagramme, on tire un mort au sort, dont les lettres serviront à composer le plus de mots possibles, qui devront à leur tout être utilisés pour rédiger un texte.

 

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 SALON DU LIVRE 2001

BERNARD HAUDUC au Salon du Livre 2001 pour la présentation de "KINESIOLOGIE et POESIE"

 

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SANS L’AMOUR

Etre riche,
Nager dans l’opulence,
Sans aimer, sans s’aimer,
sans être aimé

Signe d’une grande pauvreté !

Etre instruit, cultivé,
Etre diplômé de grandes écoles,
Jouir d’une brillante situation
Sans aimer, sans s’aimer
Sans être aimé
Signe d’une grande tristesse !

Etre connu, adulé,
Célébrité à la une des médias
Briller aux feux de la rampe
Sans aimer, sans s’aimer
Sans être aimé
Signe d’une grande misère !

Habiter un grand ensemble,
Se supporter, crier à travers les murs,
Donner des coups, en recevoir
Sans aimer, sans s’aimer
Se croire mal-aimé
Signe d’une grande désolation !

Etre de n’importe quelle condition
Exercer le métier qui plaît, même le plus modeste
Se sentir à sa place, être bien dans sa peau,
Aimer, S’aimer, Etre aimé
Croire à l’amour
Signe de richesses, de joies, de plénitude !

Que la vie est belle !

Bernard HAUDUC – Mars 2001

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NOUS AVONS REçU, NOUS AVONS LU par Charles BARONCINI

  LA BRAISE ET L’ETINCELLE numéro 31 – 32 (Annie et Fred BOISSET, 69 – 89 rue Jules MICHELET 92 COLOMBES)

Longtemps…longtemps…longtemps…Elle est d’actualité, la chanson. Cette rubrique l’a toujours défendue dans les rubriques d’André DECAMP. La bonne chanson, celle qui grave la pure poésie dans la mémoire de nos cœurs, qui survole la vie dans sa banale quotidienneté. Yves – Fred BOISSET rend un enthousiaste hommage à Charles TRENET.

" Julie la rousse ", " le pavé dans ma rue ", des chansons d’hier toujours vivantes de René – Louis LAFFORGUE, Henri SALVADOR, dont le grand rire est un éclat de soleil…Mireille, un prénom à valeur de renom, dont les couplets fleurissent aujourd’hui dans la matière nouvelle des disques C.D. Les nombreuses chansons que le show–biz ne laisse pas passer…Pour que l’on oublie pas J – L BINON : " tambour " :

Il s’en est allé à la guerre
Un beau matin de mai fleuri,
Au son des marches cocardières,
Dans sa défroque de cutil.
On lui a dit : " défends ta terre,
Ta maison, ton bien, tes enfants
Contre la horde sanguinaire "
Et plan plan plan et rantaplan…

Chacun pensait " c’est la dernière "
En la croyant il est parti
Portant son cœur en bandoulière
Avec son sac et son fusil.
Devant lui, il trouva son frère
Jouant au même jeu sanglant,
Vêtu de la même misère,
Et plan plan plan et rantanplan.

Sous leurs dérisoires bannières
Ils s’étripèrent sans merci
Comme sans haine et sans colère.
N’étaient – ils pas des ennemis ?
Ils sont tombés dans la bruyère,
Présentez…armes ! ouvrez le banc !
Vaincus par l’atroce chimère…
Et plan plan plan et rantaplan…

ENVOI

Prince, tes valeurs pétrolières
Sont en hausse de quelques francs !
On grave des noms dans la pierre…
Et plan plan plan et rantaplan…

 

  LA DAME BLANCHE Michel – François LAVAUR (Traces Fourbithèques de Sanguese 44330 Le PALLET)

Prenez une feuille double. La plier en deux dans le sens de la largeur.
Rabattre en deux parties et déplier…Sur chaque face, quatre poèmes. Donc, 16. Replier, cela se présente comme un livre…Mes explications vous paraissent – elles compliquées ? Vous avez raison. Mieux vaut vous procurer ces légendes bretonnes, agrémentées par les dessins de l’auteur.

Les deux follets, les gnomes, la sirène vous poursuivront dans l’univers légendaire de Morgane, Viviane et Mélusine.

Elle revient la dame blanche
Comme un oiseau nocturne
Nicher au coin du porche.
L’église ainsi héberge
L’innocente victime
Qui s’offrit volontaire
Pour être enterrée vive
Afin de préserver
Par son seul sacrifice
A jamais sa paroisse
Des malheurs de la peste.
Son fantôme erre encore
Parmi les vielles pierres
En quête d’amour chaste
Et de reconnaissance.

  LA PLEIADE PICTAVE 2000 4° trimestre n°162 (radio – accords, 10 rue de la trinité – Poitiers)

Elle prépare une anthologie des poèmes féminins du XX° siècle. Chères poétesse, à vous de mettre, s’il est encore temps, en contact avec la revue pour ce vaste projet.

Poètes masculins, mes frères, à nos plumes pour les nombreux concours de poésie dont nous informe la rédaction.

Un dossier bien étouffé sur l’institut de France nous est proposé par G .Claude St. Marc.

Un poème de Paul Eluard…Avec plaisir…

Pour vivre ici

Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,
Un feu pour vivre mieux.

Je lui donnais ce que le jour m’avait donné :
Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes,
Les nids et les oiseaux, les maisons et leurs clés,
Les insectes, les fleurs, les fourrures, les fêtes.

Je vécus au seul bruit des flammes crépitantes,
Au seul parfum de leur chaleur ;
J’étais comme un bateau coulant dans l’eau fermée.
Comme un mort je n’avais qu’un unique élément

  RENCONTRES ARTISTIQUES ET LITTERAIRE n° 92 – 93

(Les presses littéraires 66240 Saint – Estève)

Pleins feux sur la peinture. Légèreté (André SADGER), un regards aux aguets sur les secrets de l’essentiel (Edith JAMES), un bel canto étonnant (DIDO), le portrait saisissant d’une femme au chapeau (Chantal Godé Victor), sans oublier une eau forte d’ordinateur de noël PIETRI qui nous confirme que l’art se niche même au coeur du numérique…Henri Claude BURET nous fait voyager dans l’Inde actuelle où la chômage abonde. " Celui qui procure un emploi à un autre, exigera de cet autre 25% de son salaire " c’est presque autant que chez nous ! Pardon de plaisanter " Il n’y a en moyenne qu’un médecin pour 50000 habitants. Le nombre de dieux est considérable, l’Inde est saturée de divin… " Pauvre terre…

Evocation du poète Pierre BEARN par Victor VARJAC :
" Les poètes vivent en ces lieux où le temps est submergé par l’imaginaire. Si la poésie devenait le sang de la terre, la fraternité monterait comme la sève dans les tiges des fleurs sauvages ".

Tandis qu’Yvonne GIGNAT nous rappelle que " Rencontres littéraires et artistiques " est bien situé à Saint – Estève. Extraits :

Richesse d’un terroir, liqueur de passion,
Couleur du Languedoc et parfum de la terre
Rubis que l’on respire avec contemplation
Jaune pâle et joyeux, pétillant dans le verre

Couleur de sang et d’or, portant haut son orgueil
La vigne éclate encore à la brume d’automne
Ecarlate et pourprée, entre sillons en deuil,
De quelques feuilles d’or faisant encore aumône.

  IDEES POUR TOUS 1° novembre2000, Février 2001
(Denis AUSSET SAINT EUDES 178 route de Bagard 30140BOISSET ET GAUJAC)

Les animaux ont – ils une âme ? Une question bien embarrassante que pose Jacques Coget dans la semaine de radio – France. Le problème vint de ce que l’homme regarde la nature avec ses idées et non pas avec ses yeux. Ce sont les stoïciens qui ont affirmé la supériorité humaine sur l’animal. Une brèche où s’est engouffrée l’église avec SAINT THOMAS D’AQUIN ou SAINT AUGUSTIN. Et comme c’est d’actualité, que ma rubrique finisse en " petite chanson " :

De ma jolie amourette
Tout le long d’un chemin creux
Voilà la chanson discrète

J’ai cueilli cette fleurette
Près du sentier merveilleux
De ma jolie amourette

Effeuillons la pâquerette
Des couplets malicieux
Voici la chanson discrète

J’ai trouvé la devinette
Au secret voluptueux
De ma jolie amourette

Tout mon cœur est à la fête
De l’amour délicieux
Voici la chanson discrète

Pour toi, chérie, je répète
Le refrain de tes beaux yeux :
De ma jolie amourette
Voici la chanson discrète

Un Idéiste anonyme

 

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Illustration de Olga DESAGNEAUX (ESBLY)

 

 

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