POEMES et LETTRES
SANS FRONTIERES

NUMERO 36
Table des matières

 

 Editorial Bernard HAUDUC

AVEUX MARJAN

VISITES

Marie Cardinal Bernard HAUDUC

Poète la nuit Henri Heinemann

LA GRISAILLE Elie DUVIVIER

COMPRENDRE André Buchuard

A MON FILS Jacqueline CENREAUD

L'INTELLECT SANS VIE Christian VIDAL

L'ennemi MARJAN

NOUVEAUTE Rémi ARMENGOL-ARENY.

Poésie et Multimédia La Récré des Poètes -

VOYAGE Bernard HAUDUC

FANTASMES Henry-Claude BURET

C'EST POUR CEUX LA QUE JE VEUX TE PRIER Lucienne LAROCHE -

Comme une pinède au cœur des Landes Jean-Louis ROUX

CRUAUTE Jacqueline CENREAUD

ADIEU M'A DIT LA MOUETTE Jean-Yves REVAULT

JOURNAL D'ALGERIE Charles BARONCINI

CARNET DE LA DERIVE Jean-Paul GAVARD-PERRET

Photo du Sri Lanka

Marc Chagall le poète Benny Dmaotowski

Reçue d'une amie américaine.. . Geneviève HASSENFORDER

LE COIN HEUREUX (suite et fin) Pierre–Marie SEMAT.

LE LIVRE ELECTRONIQUE

NOUS AVONS RECU, NOUS AVONS LU par Charles BARONCINI

Manifestations d’indignation à l’encontre de Jean Ferrat

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 Editorial

Avec ce numéro nous terminons neuf ans de parution. Et oui déjà neuf ans. Comme le temps passe. De nombreuses revues de poésie voient le jour, mais nombreuses disparaissent. Il faut tenir la route, donc être très prudent. Combien de revues amies ont publié sur un, deux voire trois ans avec une publication sans cesse en expansion et qui d'un seul coup ont été obligé de tout arrêter.

Aujourd'hui en plus d'une revue papier, la poésie à un moyen de contact très important avec internet. Ce qui a priori apparaît pour certain comme un moyen de se couper de tout contact en restant chez soi est au contraire un formidable outils de communication. C'est comme pour tout, il faut savoir doser, équilibrer.

La communication commence avec l'envoi des emails, courrier électronique qui permets de s'écrire et de recevoir ce courrier quelques instants après à l'autre bout de la planète. Alors qu'un courrier traditionnel mets plusieurs jours ou semaines pour être acheminé. Puis cette communication continue avec les sites, les forums, les salons et les cercles. Ainsi notre revue a adhéré à un cercle de sites poétiques, comme vous pouvez le constater après l'éditorial. Ainsi des poètes qui ne se connaissaient pas, qui ne se connaîtraient sans doute jamais, figurent ensemble par le biais d'un cercle. Aussi nous invitons tous les poètes utilisant internet de surfer de sites en sites pour découvrir les différentes facettes de la poésie que chacun présente.

Comme nous fêtons le centenaire des associations loi 1901, gageons que dans l'avenir, les poètes via internet aurons créé une multinationale ouverte à tous. En attendant ce jour, bonnes vacances à tous et bonne lecture.

Bernard HAUDUC

 

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AVEUX

Je l'avoue… aujourd'hui…
Après une mauvaise nuit…

 

Je malaxais les petits seins
et faisais onduler les reins
d'une jouvencelle
qui prenait triste pension
à l'enseigne "Protection
de la Jeune Fille".
Elle se prénommait Marianne
et en amour était profane…
Cela se passait
sur un petit banc de la grande place publique
jouxtant
le monument aux morts de la République…
Cela se passait
il y a bien cinquante ans…
Avec le recul du temps,
j'avoue plus facilement
que le témoin gênant
était le monument !…

MARJAN

 

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VISITES

Les vacances approchent et vous recherchez un lieu de visite -pourquoi ne pas visiter

La Maison Natale de Jean de La Fontaine - 12 rue Jean de La Fontaine - 02400 Château-Thierry

( 03.23.69.05.60.

Le Musée Jean Racine - 2 rue Boucher - 02460 La Ferté Milon - ( 03.23.96.77.77.

 

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Marie Cardinal

La romancière Marie Cardinal, 72 ans, est décédée mercredi 9 mai à l'hôpital de Valréas (Vaucluse) des suites d'une longue maladie. Incinérée au crématorium d'Orange l'écrivain a été enterrée ensuite à Malaussène (Alpes-Maritimes)

Ses romans portaient la marque de douleurs personnelles, voire de fêlures psychologiques, comme "Les mots pour le dire" (1975), ceux qu'on livre au psychanalyste et qui révèlent le plus intime de soi-même, quoi qu'il puisse en coûter. Ce roman à succès, critique pour la psychanalyse, est le récit de sa vie: elle y raconte sans fioritures sa naissance non désirée, la dureté cassante de sa mère.

Née le 9 mars 1929 dans une famille bourgeoise et catholique d'Alger, Marie Cardinal fait ses études dans une institution religieuse de cette ville dont elle dénoncera le discours hypocrite sur le corps et le sexe. "J'ai mis vingt ans à m'en défaire", devait-elle dire.

"J'ai mené une vie qui m'a passionnée parce qu'elle était un bouleversement par rapport à ma jeunesse. J'ai raconté mon expérience et, par une chance formidable, mes livres ont rencontré un large public", disait-elle.

Comme beaucoup d'auteurs, peintres, chanteurs ou musiciens connus, Marie Cardinale avait transformé son enfance douloureuse au travers de l'écriture. Citons au passage René Bazin , Salvadore Dali . Les citer tous nécessiterait de noircir des pages. Toutes ces souffrances nécessitent le développement actuel de la psycho-généalogie, les problèmes généalogiques étant traités par d'autres thérapies également telle que la kinésiologie, la sophrologie, etc…Il faudra bien un jour que chaque homme, que chaque femme prenne conscience que leurs rôles respectifs de père et mère s'arrêtent là ou un de leurs enfants devient adulte. A partir de là ce sont tous des hommes et femmes adultes. C'est pourquoi le poète Khalil Gibran écrivait :

"Vos enfants ne sont pas vos enfants.."

Bernard HAUDUC

 

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Poète la nuit

 

O ! profite des nuits Ecris et démantèle

par la fragrance et l’irréel des mots

la fragrance du temps mortel

 

Et sorcier veuille écrire

que blanc est noir

que droit est courbe (et fourbe ?)

et gauche le doigté de qui se croit habile

 

que toute ébauche est un chef-d’œuvre ouvert

tout accompli oiseau mutilé

tout calame scalpel

toute encre guérison

 

Mais plus que tout excelle à retenir des nuits

leur écriture oblique et la trace bifide

de leurs troupeaux de songes transhumants

 

Henri Heinemann – Fontanges Mars 88

(L’Heure Obsidienne)

 

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LA GRISAILLE Triolet

Dans la grisaille de la nuit
Glisse un fragment de silhouette
A l'escalade d'aujourd'hui
Dans la grisaille de la nuit.

A travers le couloir sans bruit
S'éclipse d'une pirouette
Dans la grisaille de la nuit
Glisse un fragment de silhouette.

Elie DUVIVIER

 

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COMPRENDRE

Je ne sais pas

Je ne sais pas ce que je fais

Je ne comprends pas ce que je subis

Je ne sais pas

Je ne vois pas ce qui se passe

Et pourtant je subis

Je subis quelque chose

Qui me perturbe

Qui me laisse dans un état perplexe

Je passe de la joie à la tristesse

Sans que je le décide

Sans que ce soit mon choix.

Est-ce grave ou non ?

Dois-je essayer d'en rire

Ou me laisser aller à cette cruauté

Qui me ronge les pensées

Je ne sais pas

Je ne sais pas ce que je fais

Je ne sais pas ce que j'ai fais

Est-ce mon karma ?

Karma dont je ne sais rien

Karma que je subis aveuglément

Le Ciel n'est pas aveugle

Pas plus que mes guides

Alors ! alors !

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Quand comprendrai-je ?

Quand verrai-je clair dans mon destin ?

Quand pourrai-je remédier

A ce que je ne sais pas

A ce que je fais ou subis ?

Quand ?

Quand saurais-je ?

Un genoux posé en terre

Le front tourné vers la Terre-Mère

Que ma prière atteigne les Cieux-Père

Afin que je comprenne

Afin que je comprenne.

André Buchuard

3 mai 2001

 

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A MON FILS

Mon Enfant,
Mon Fils,
Dieu connaît ton sacrifice !
Pour Lui tu pris les armes,
Refoulant toute larme !
Combattant l'épreuve,
Tu fis peau neuve !
En te régénérant,
Tu fus plus fort qu'avant !
Puisant force et constance,
Œuvrant en silence !
Dans son ubiquité,
Voyant ton humilité,
DIEU t'a récompensé
Pour ta fidélité !
Loué soit-il en éternité,
Pour sa magnanimité et sa bonté !

Jacqueline CENREAUD

 

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L'INTELLECT SANS VIE

O intellect sans âme,
Rendu bien stérile
Par ce pouvoir qui damne
tous ces êtres en péril !

Puisse la vie éclore
Dans tous les cœurs asséchés
De ces êtres desséchés
Par l'affectif non éclos !

Christian VIDAL

Eclats de Vie, Eclosion de Rêves

 

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L'ennemi
a tant fait de morts
et tant d'anciens combattants
que les groupes d'enfants sans parents
vont au devant de lui,
mains levées, agitant
des petits drapeaux blancs !….

MARJAN

 

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NOUVEAUTE

Dans la collection Vague Mouvante, nous venons de publier la nouvelle "Quand on a que l'amour" de Rémi ARMENGOL-ARENY.

Prix 30 francs (4,57 euros) au siège de l'AELACG.

 

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Poésie et Multimédia

La Récré des Poètes - Editeur Acamedia- Distributeur Jériko - 01.49.29.41.61. - www.jeriko.fr

Bonne chose que ce cd-rom destiné aux enfants de 6 à 12 ans avec diverses activités liées à la poésie, 100 poèmes interactifs. Les enfants pourront re(découvrir) les poèmes qui sont au programme scolaire avec des notices documentées, les biographies des poètes. Certains sont accompagnés par la voix d'un récitant. Les poèmes peuvent être imprimés. Par exemple, à partir du poème de Robert Desnos, La Fourmi, l'enfant peut imaginer son propre poème, ses propres textes. Avec l'aide de Créatus et de son atelier magique l'enfant peut les décorer, les mettre en forme et les imprimer. Un lien internet renvoie vers le site créé, en rapport avec le cd-rom.

 

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VOYAGE

Quand le sommeil glisse sous nos paupières
La nuit devient alors un long voyage
Qui efface peu à peu les âges
Qui exauce ou oublie nos prières.

Nous traversons un paysage de velours noir
Et personne alentour, misanthrope solitaire
Dans nos rêves successifs, éphémères
Nous retrouvons les baisers d'un beau soir.

La muse de notre vie apparaît, disparaît
A la cadence des heures qui s'écoulent
Et tout vient, repart, seul, en foule
Avec des sombres nuages, des rires effarés.

Oh ! la route est longue, bien longue
Et tandis que mon voyage vague
Approche à sa fin, mes amours vains
Supplient une ombre qui fuit au loin.

Je regarde, retourne, ma nuit en décors
De la couche humide bouge mon corps
tentant d'attraper une pauvre illusion
Lumière autrefois de mes horizons.

Les kilomètres du velours éternel
Glissent dans les cieux, tels une ombrelle
Sous le soleil et l'aube pointe lentement
Au détour d'un songe, devenu troublant.

Oh! Ma mie, reviendras-tu avec la fin
Avec la mort de l'infini, le retour
De ce que j'aime et adore, le jour,
Afin de faire fuir ton sourire malin.

Je te voudrai bien près de moi
Et pourtant ta présence je la crains
Je voile mon cœur d'un foulard de soie
Pour échapper à ton regard, à tes griffes d'airain.

Ta main glissait dans ma chevelure
Et dans mon sommeil, le fait encore
Réveillant dans mon esprit mort
Ces tendres souvenirs qui durent.

Le soleil matinal brûlait nos deux cœurs
D'une douce fièvre enivrante, intense,
Tandis qu'une cataracte d'espoirs immenses
Illuminaient la vision de ce peut-être, le bonheur.

O joie ! O délices en ces instants éphémères
Quel émoi pénétrait dans mes sentiments
Les nuages s'effaçant de notre univers
De nos esprits passionnés, amants.

L'affinité durera toujours, dure encore,
Sur le parvis d'une amitié d'or
Qui restera là, sur les cendres de notre amour
Disparu au soleil couchant d'un jour.

Mon voyage d'un jour ensoleillé
A la tristesse d'un cœur sous la pluie
Arrive, encore tout émerveillé
De ce doux rêve, né et mort avec la nuit.

O amour ! Tu as vraiment disparu
Et je n'arrive à accepter cette réalité.
Pourtant triste et douloureuse vérité
O amour ! Tu as vraiment disparu.

Ma mie s'est confondue avec l'ombre
Le soir, cette tache si sombre
Afin de partir sur la route de l'aventure
Tandis qu'à mon cœur, ma peine dure.

O tristesse ! O douleur ! O angoisses !
Mon cœur, vous hantez sans cesse
Et les voyages se suivent, passent
Je l'attends toujours, pardon de ma faiblesse.

Ma vie se consume peu à peu
Comme une cigarette devenue cendres
Et sur mon corps paresseux
Je ne sentirai plus ses baisers tendres.

O mon amour, je désire encore ta chaleur
Et l'avidité de ton corps, voluptueux, sombre heure
Me fascine comme cette angoisse d'antan
Qui me précipitait dans un vil néant.

O mon amour, ma prière est ton retour
Et si ton cœur l'exauce, de mille atours
Je parerais ton front, source de mille toujours
Source du feu, du sable, imprenable tour.

Ma triste et pauvre complainte
Simple dans son immense étendue
Envoie vers une flamme à jamais éteinte
Un faible espoir que tu sais perdu.

L'amour meurt à la rapide cadence
D'une bougie qui s'éteint, violence
Eperdue d'un cœur qui s'agite
Pour te retrouver plus vite.

L'amour meurt à la rapide cadence
D'un sentiment anéanti et je sais bien
Que ton cœur, plus jamais ne balance
Entre ton chemin d'aventures et le mien.

Je sais bien qu'à ma mémoire
Il ne restera que ce pauvre soir
Souvenir où t'emporte le rythme d'un train
Souvenir d'une dernière caresse de ta main.

L'aube pointe enfin, le coq chante
Et je m'éveille, le regard triste
Je te cherche en vain près de moi
Ton image m'échappe, me plonge dans un fol émoi.

Mon cœur bat toujours au néant
Laisse plonger mes caprices dans le vide
Angoisse mes lèvres, des tiennes avides
Et s'ébat encore, toujours, éperdument.

Bernard HAUDUC

 

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FANTASMES

Entre le caractère confus et incompréhensible du rêve et de la
résistance que l'on éprouve à en développer la pensée latente,
il existe un rapport secret et nécessaire.

Pendant que le travail de rêve s'accomplit, l'intensité psychique
des idées et des représentations qui en font l'objet se transporte
sur d'autres, sur celles précisément que nous ne nous attendions
pas du tout à voir ainsi accentuées.

Sigmund Freud.

(Le rêve et son inconscient)

 

Quand le docteur Delage franchit en coup de vent la grande porte du hall de la Société de Constructions Métalliques Lambrosis, les pendules de pointage à affichage numérique le regardèrent passer de leurs yeux rouges et verts. Il ne reconnut pas l'hôtesse qui se tenait derrière une table en fer à cheval sur laquelle trônait un harmonieux bouquet de fleurs. Quelques revues de la Société étaient dispersées au choix des visiteurs

- Manuela Mercier a toujours son bureau au deuxième étage ? demanda-t-il à la blonde cicérone.

Celle-ci consulta un épais dossier et sans le regarder répondit :

- Oui, monsieur, deuxième étage, bureau 217.

Le docteur s'engagea vers les ascenseurs et s'assit sur une curieuse chaise de jardin en bois laqué blanc qui s'éleva lentement quand il eut pressé le bouton de l'étage où il voulait se rendre. Il y eut un moment difficile au passage du palier voûté du premier étage où la chaise fauteuil écailla quelque peu sa peinture en frottant contre le ciment, puis continuant sa lente ascension arriva enfin au second étage.

Tout d'abord, il ne reconnut pas les lieux. La disposition de l'étage avait changé. Il avait maintenant devant lui un vaste bureau où quelques cloisons de verre isolaient certains personnages importants, dans une profusion de plantes vertes. Il aperçut enfin Manuela bavardant dans un groupe au milieu du bureau.

- C'est la pause café pensa-t-il .

Il alla vers elle, saluant au passage quelques unes de ses collègues qu'il connaissait plus ou moins.

- Tu vas bien ? lui demanda-t-elle de sa voix chantante qu'il aimait tant.

- Oui, puisque je te vois, lui répondit-il comme à l'accoutumé.

Elle sourit et l'entraîna par la main vers le bureau où le chiffre 217 se lisait en caractères dorés sur fond noir. Elle ouvrit avec une clef et s'effaça pour le laisser entrer.

Il faut très étonné de constater qu'il se trouvait dans une chambre confortable. Un fond musical agrémentait même ce décor intime. Un divan bas, une commode sur laquelle il reconnut son portrait dans un cadre bordé de cuir noir, un fauteuil et une épaisse moquette de laine verte bouclée terminait le mobilier.

- Tu vis ici ? demanda-t-il étonné, tu as une chambre dans la Société ?

- Ne t'occupes pas de ces détails, répondit Manuela en se jetant dans ses bras. Je me suis arrangée. Nous sommes ensemble, c'est l'essentiel, non ?

Elle portait sa robe aux rayures multicolores placées en diagonales qui lui était très seyante. Elle n'en dit pas davantage, tira sur la fermeture éclair et fit glisser sa robe au-dessus de sa tête dans un mouvement gracieux qu'il affectionnait particulièrement. Elle ne portait pas de sous-vêtements. Un léger parfum épicé se répandit dans la pièce.

Elle lui prit les mains et l'attira sur l'épaisse moquette.

Ils firent l'amour avec passion comme on célèbre un culte.

Le temps ne comptait plus. Le corps de Manuela était pour le docteur une source de joies infinies, inestimables et un hâvre de paix profonde quand ils étaient enfin apaisés.

Au bout d'un moment qui lui parut une éternité, il se releva enfin. Il constata alors qu'il n'y avait pas de fenêtre et qu'une lumière douce était diffusée depuis les moulures du plafond. Il eut brusquement souci de l'heure. Aucune pendule n'était visible. Le temps n'existait pas. Il remit ses vêtements et regarda Manuela. Elle reposait dans une pose gracieuse, alanguie encore de son baiser, ses longs cheveux répandus sur ses seins comme une parure. Il soupira, écrivit un mot qu'il plaça en évidence sur la commode : "Tu es l'huile de ma lampe. Le torrent qui m'emporte. Le brasier qui me consume…"

Il ouvrit la porte et sortit silencieusement comme le double quitte le corps.

Tout semblait désert quand il traversa le hall et quitta l'immeuble.

Il se dirigea alors vers la bouche de métro la plus proche.

- Je suis à l'autre extrémité de Paris, se dit-il, en regardant une carte lumineuse, il faut que je change au moins deux fois.

Il alla dans la direction qui semblait la plus directe. Fatigué, il dût s'assoupir quelque peu et passa la station où il aurait dû changer.

- Je suis complètement perdu, murmura-t-il en lisant le nom des stations peu familières qui défilaient.

Puis, le métro eut une panne et l'on invita "messieurs les voyageurs" à descendre.

- Je vais manquer la dernière correspondance, se dit-il encore.

Las ! il finit par retrouver sa direction après un ultime changement de train. C'est là, sur un quai totalement désert qu'il vit une affiche représentant une jolie fille à demi-nue qui posait pour une agence de voyages.

- Mais c'est Manuela ! s'exclama-t-il ahuri avant de s'engager dans l'escalier.

Des travaux étaient en cours dans cette station qui ne portait aucun nom.

Un silence presque total régnait maintenant sur la ville. Seul, le bruit de ses pas se répercutait dans sa tête comme un glas.

Arrivé devant son domicile, il sonna, sans aucune notion de l'heure qui pouvait être.

Mathilde vînt lui ouvrir au bout de quelques instants qu'il ne parvînt pas à évaluer.

- C'est toi ! D'où viens-tu si tard ? dit-elle en actionnant la minuterie.

- J'ai fait ma dernière consultation chez Manuela Mercier, répondit-il. Tu sais, cette jeune fille à bicyclette que j'avais renversée un soir avec ma voiture. Mais elle va beaucoup mieux, ajouta-t-il en franchissant le seuil de la porte.

- Mais elle est décédée voici plus d'un an, lui répondit Mathilde inquiète, que me racontes-tu ?

Le docteur Delage ne répondit pas, bouscula sa femme et gagna son cabinet. Il prit le registre des consultations et l'ouvrit à la page des visites du jour. Une photographie de Manuela l'y attendait dans la pose où il venait de la quitter, mais elle souriait et le regardait tendrement avec dans ses yeux une lueur presque sauvage. Au verso était écrite de sa main cette phrase laconique : "Que deviennent nos rêves lorsque la vie s'achève ?…

Henry-Claude BURET

Sociétaire des Gens de Lettres

 

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C'EST POUR CEUX LA QUE JE VEUX TE PRIER

Je crois à la prière
comme bien d'autres y croient.
"Ne vous moquez pas
bonnes gens."
C'est physique, réaliste,
c'est de l'ordre de la Nature.
Tout communique,
tout se tient,
tout se joue.

Je crois à la prière
ce don si précieux offert aux humains
en gratuité d'intimité céleste.
Consolatrice des grands maux,
espérance dans l'inespéré,
confidente de l'inavouable,
délivrance du poids des peines.

PRIONS

    • mot sans phrase -
      invitation
      sans plus;

nous nous sentons plonger au cœur
de notre âme pour s'élever
jusqu'à hauteur des cieux !
L'insistance de nos vœux semblent
braquer l'aurore quand nos désirs vrais
sont les seuls vertueux
tournés vers l'avenir des nôtres,
et de tous ceux que nous aimons, ô Dieu !

Et d'ajouter dans un effort extrême :
"Ceux que nous n'aimons pas,
et tous ceux qui nous gênent;
Mon Dieu, c'est pour ceux-là
que je veux te prier."

Lucienne LAROCHE - Mai 1990

 

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Comme une pinède au cœur des Landes

Je trouve que la nature est joliment faite
Les arbres et les fleurs cachent la faune muette
Les rivières et roseaux accompagnent les chouettes
La verdure les saisons n'sont jamais désuètes
Les glands et les genêts nourrissent les bêtes

Mais la boiserie d'ton corps resplendit d'insolence
je n'comprends c't'hypocrisie couverte d'alternance
Essaie d'être une stupéfaction sublime et grande
Comme une pinède au cœur des Landes

Quand un vieux cerf trouve la mort au fond d'un bois
Les arbres et les fleurs s'assèchent de désarrois
Les rivières et roseaux s'arrêtent dans l'immédiat
La verdure les saisons font grises mines sous les oies
les glands et les genêts périssent en surcroît

Mais la boiserie d'ton corps resplendit d'insolence
je n'comprends c't'hypocrisie couverte d'alternance
Essaie d'être une stupéfaction sublime et grande
Comme une pinède au cœur des Landes

Quand un bourgeon bourgeonne pour créer une feuille
Les arbres et les fleurs d'viennent modèles pour recueils
Les rivières et roseaux hydratent les écureuils
La verdure les saisons découvrent les écueils
Les glands et les genêts n'inspirent plus au deuil

Mais l'étendue d'tes yeux resplendit d'inconstance
Je n'comprends mes larmes parmi ces eaux d'l'errance
Essaie d'être une fascination bénigne et grande
Comme une pinède au cœur des Landes……..

Jean-Louis ROUX

 

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CRUAUTE

Tu es parti tôt,
Le fusil au dos !

A travers bois et prés,
Qu'allais-tu chercher ?

Chasseur de malheur,
N'as-tu point de cœur ?

Ton plaisir de tuer
T'a aveuglé !

Tu pourchasses le gibier,
Le poursuit jusqu'à son terrier !

Pourquoi ne ressens-tu pas
Son pauvre cœur qui bat ?

Cet animal blessé,
Au sol va s'effondrer

Et ton chien va clatir
Lorsqu'il va le saisir !

Ô, ne sois pas fier
D'emplir ta gibecière,

Toi aussi, à ton tour,
Tu partiras un jour,

La mort t'enveloppera,
Et le trépas t'emportera !

Jacqueline CENREAUD

 

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ADIEU M'A DIT LA MOUETTE ou LA COMPLAINTE DE L'ERIKA

de Jean-Yves REVAULT 14 rue de la Frairie 85220 Apremont

Prix 60 francs (port 8 francs) dont les bénéfices seront reversés à la Fondation 30 millions d'amis et à La Ligue pour la Protection des Animaux.

Le livre de Jean-Yves est arrivé juste au moment de la mise en page de la revue, aussi nous n'avons pu vous en rendre compte. Ce sera fait dans le prochain numéro.

Toutefois nous vous en conseillons la lecture pendant vos vacances.

 

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JOURNAL D'ALGERIE

Eté 1956, Gare de Marseille…un camion. Direction, camp de Sainte Marthe… patronne des appelés, des maintenus, des rappelés. Le camp de Sainte Marthe, où l'on restait plusieurs jours dans l'attente du grand départ.

- Peut-on poser une permission ?

- C'est compliqué, mon vieux. Vous devez passer par divers bureaux…

- Ouais…merci.

Que faire ? Je voulais pourtant la voir cette fameuse Canebière !

Il pleut d'énormes cordes, mauvais temps pour faire le mur !

- Mieux vaut attendre demain, conclue Gilles. " et pendant ce temps-là, la Méditerranée…"

- Arrête de chanter et faisons le mur immédiatement.

Le quartier est calme, c'est l'instant propice. Nous rasons les murs jusqu'au terrain vague. Nous rampons sous les barbelés.

- Et pendant ce temps-là la Méditerranée….

- Tais-toi ! on pourrait nous entendre !

Nous sommes couverts de boue, mais victoire ! nous voilà dans la rue.

Un lieutenant est devant nous ! Le salut que nous lui adressons est tremblotant, notre garde-à-vous manque de raideur !

- Ce n'est pas sérieux, messieurs, nous dit l'officier. A Sainte Marthe, on ne fait pas le mur…. Il suffit de sortir sans être inquiétés, directement par la porte !

 

Le Quairouen glisse vers l'Algérie….

- T'as le moral, Gilles ?

- Bah… et toi ?

- Bah…. A propos, ta chanson….

- La dernière de Bécaud ? "et pendant ce temps-là, la Méditerranée qui se trouve à deux pas, joue avec les galets…."

 

- Alger, Gilles ! la ville blanche, regarde…

- Insolite.

- Insolite ?

- C'est une ville insolite.

Nous débarquons, le quai est désert. J'imaginais la population venue pour nous accueillir….

- Gilles, il n'y a personne…

- Tu te trompes, vois les camions qui nous attendent…

- Et le soleil, mon vieux, le soleil du mois d'août !

Les soldats sont groupés pour le triage. Nous nous regardons, inquiets. Allons-nous être séparés ?

- Baroncini….

- Présent !

- 7°D.M.R.

- Qu'est-ce que cela veut dire ?

- 7° Division de Mécanique Rapide. Avancez…

- Rapidement ?

- Taisez-vous !

L'appel continue. Je n'aperçois plus Gilles, perdu dans la marée kaki.

- Gilles…

- 7°D.M.R.

- Charles !

- Gilles !

Nous tombons dans les bras l'un de l'autre comme des joueurs qui viennent de marquer un but, comme des amis qui ne se sont pas revus depuis dix ans…

- Baroncini, Gilles, affectés à la première C.C.R.

- Qu'est-ce que cela veut dire ?

- Première Compagnie de Circulation Routière…

- C'est insolite !

 

- Vous êtes dans une compagnie disciplinaire….

- Qu'est-ce que cela veut dire, chuchote Gilles ? tu parles d'un accueil !

- Ca veut dire que ce régiment a du faire des conneries en 1914…

- Nous n'y sommes pour rien….

- Silence dans le rang !

- Ca commence bien !

- Je trouve que c'est…. je cherche le mot….

- Insolite !

 

- Gilles nous ne sommes pas si mal après tout à REGHAïA. Une ferme en pleine nature, parmi les vignes, les caroubiers, les poules qui courent en liberté…

- Tout m'est insolite dans ce pays…. Regarde, même les poules.

- Que leur trouves-tu de particulier ?

- Elles ont du poil aux pattes !

 

- Baroncini, 1° peloton.

- Gilles, 2° peloton.

- Qu'est-ce que cela veut dire ?

- Cela veut dire que nous devons nous séparer…

Nous nous revîmes quelquefois aux heures de quartiers libres…Notre amitié, courte dans le temps, n'en fut pas moins belle, verre de rhum du supplicié, la poignée de main qui réconcilie, la solide corde tendue par un guide assuré qui nous aide à franchir le sommet difficile…

(à suivre)

Charles BARONCINI

La REGHAïA Eté 1956

 

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CARNET DE LA DERIVE

"qui vivre qui n'ait le goût de toi".
Il a retenu ses paroles.
Il s'en gave.
Malgré lui,
Malgré elle,
Il en retient le don.

Il connaît son regard.
Il aura tout reçu.

Cette chair du silence c'est elle.
Elle son miroir.
Son image submerge lentement ses déserts.
Elle en repousse l'ombre.
Vers le bleu absolu.

Cela qui le retient.
Alors le dernier chant.
Le seul.
Une adhérence étroite.
Une main qui le caresse,
L'autre qui le retient.

Sa langue retrouve sa glaise.
Un mouvement infini pousse vers la dérive.
Une tendresse le brûle.
Malgré lui, malgré elle,
Il en retient le don.

Cela qui le retient.
Par la queue par la tête.
Pour cette traversée,
Pour cette plénitude.
Chair jamais rassasiée de la sienne.

Le lieu, toujours le même.
Chacun à leur tour,
Chacun à leur manière
Auront tendu la main.
Par ce qu'ils savaient.
Par ce qu'ils savent encore.

Elle est sa mangrove,
Il est son arbre à pain.

Dans la doublure de l'âge
Ce voyage sous sa robe
Et plus loin.

Il n'est que ce copeau épris.
Il n'est que ce retrait
Au feu de sa dérive.

Il sait qu'elle ouvrirait
Les portes de sa chambre.
Les mains appellent les mains.

Bruissement infini de ses linges.
L'un dans l'autre.
Amants comme les pôles.
Collés l'un à l'autre.
Ce mystère du gémir.

Il l'entend qui s'approche.
Il croit l'entendre.
Il croit.

Ne reste que cet espoir.
Elle a jeté sa robe.
Elle a indiqué le passage.

Son corps dans le sien
Sans l'eau salée des larmes.

Je te, tu me.
Corps en torches.

Il se souvient encore.
Mais il cherche les mots.
Parce que c'est le soir.

Comment savoir que c'est là ?

Il croit que ça se retire
Mais quelque chose approche.

Quelqu'un
Au bout du boulevard.

Visage sans voix.
Voix sans visage.

Il reste au bord, en équilibre.

Cette blancheur où il passe.
Il y a la brûlure.
De tout ce qui es tu.

C'est là.
Dans le voile déchiré
L'écart de ses jambes.

Il entre en elle
Par excès de chaleur.

Elle a son billet d'avion.
Elle partira demain.

Jean-Paul GAVARD-PERRET

Maître de Conférence à l'Université de Savoie, J-P Gavard-Perret poursuit une recherche et une réflexion littéraires ponctuées de livres, textes brefs, taches d'encres ou d'essais sur la peinture.

 

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Photo du Sri Lanka

Offerte par mon amie Catherine CHAMPAGNAT

"Tous les hommes ne sont pas capables de grandes choses, mais tous sont sensibles aux grandes choses"

Alfred de MUSSET.

 

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Marc Chagall le poète

Il est vrai, lorsque l’on évoque Chagall, on entend peinture. Sa qualité artistique n’est nullement à remettre en question. Il est apprécié de ses pères et par les plus grands collectionneurs. Mais, une facette nous échappe dans le personnage de Marc Chagall : le poète.

Comme la divinité hindouiste Shiva, les artistes du XXème siècle ont su garder la polyvalence artistique et culturelle très commune à leur ascendant tel Pascal, De Vinci et tant d’autres. Chagall enrichi par ses origines d’Europe Orientale et par son amour de la France, a su concevoir une peinture assez métissée. Mais son œuvre ne se résume pas à quelques toiles. La peinture, la sculpture, la gravure mais aussi les lettres font de Chagall l’homme de Vaurien. Ses rencontres avec Guillaume Apollinaire et Blaise Cendrars, qui lui consacrera notamment de nombreux poèmes, le révéleront sur un plan strictement littéraire. Bien qu’influencé par ses connaissances et par les mouvements surréalistes ou cubistes, il garde une certaine spécificité dans ses lettres.

En effet, le peintre vivant loin de chez lui n’en oublie pas ses racines pour autant. C’est pourquoi à son retour en Russie soviétique, il réalise les décors et les costumes, pour trois pièces de Scholom Aleichem (sur lesquelles je ferai un article prochainement) passant au Théâtre Yiddish de Moscou. C’est à partir de cette époque qu’il commence à écrire une série de poésies uniquement en yiddish. S’inspirant de sa vie d’homme, de son époque, du symbolisme religieux et de ses nombreux voyages, il conçoit toute une série de poèmes sur des thèmes variés. L’amour, la peinture, la relation entre l’artiste et son œuvre, les deux guerres mondiales, mais aussi l’attachement à ses origines et le mysticisme de sa religion. Voilà quelques uns des nombreux thèmes abordés par l’artiste.

C’est essentiellement cette expérience de la vie, sa sensibilité et son goût pour la diversité qui lui forgeront un style original mêlant adroitement l’ancien et le moderne, le français et le russe, la religion et les scènes profanes. Tout comme dans sa peinture, il trace des poésies sombres mais éclatantes par le jeu de couleurs des mots qu’il emploie. Appréciant énormément la métaphore dans ses toiles et gravures, il développera le même genre d’expression dans ses écrits.

En 1921, il tentera même une autobiographie relatant son enfance en Russie (à Vitebsk), ses influences par ses origines et son courant de pensée hassidique et ses toutes premières préférences artistiques pour les impressionnistes français.

En presque un siècle d’existence (1887-1985) Marc Chagall, le poète, a su donner à la poésie yiddish un nom plus qu’honorable. Il restera certes dans l’esprit du monde entier le peintre que l’on connaît. Mais je vous invite à découvrir son œuvre en tant que poète qui n’a rien à envier à des grands de son siècle.

Benny Dmaotowski dont le site est à l'adresse www.paradoxy.fr.st

Email : mastertiti@hotmail.com

 

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Reçue d'une amie américaine...

de Geneviève HASSENFORDER (voir ses toiles dans notre galerie)

Je suis reconnaissante...
Pour le mari qui se plaint lorsque son dîner est froid parce qu'il est à la
maison avec moi et non avec quelqu'un d'autre.
Pour l'adolescent qui se plaint de devoir faire la vaisselle parce qu'il est à la
maison et pas dans la rue
Pour les impôts que je paie parce que cela veut dire que j'ai des revenus. _
_
Pour le désordre que j'ai à ranger après une soirée parce que cela veut dire
que je suis entourée d'amis.
Pour les vêtements qui sont trop petits parce que cela veut dire que je
mange à ma faim.
Pour mon ombre qui me suit au travail parce que cela veut dire que je suis
dehors au soleil.
_
Pour un gazon à tondre, une fenêtre à réparer, des rideaux à laver parce que
cela veut dire que j'ai une maison
_
Pour toutes les plaintes au sujet du gouvernement car cela veut dire que
nous avons le droit de parler.
Pour la place de parking, très loin de là où je vais, parce que cela veut dire
que je peux marcher, je n'ai pas été blessé.
Pour ma grosse facture de chauffage, ce qui veut dire que j'ai eu chaud.
Pour la dame à côté de moi à l'église qui chante et que je peux entendre.
Pour la pile de linge à laver parce que cela veut dire que j'ai des vêtements à
porter.
Pour la fatigue dans mes muscles à la fin de la journée cela veut dire que je
suis capable de travailler dur.
Pour la sonnerie qui me réveille chaque matin parce que cela veut dire que je
suis vivant.
Et finalement... pour tous ces e-mail parce que cela veut dire que j'ai des
amis qui pensent à moi.> _

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LE COIN HEUREUX (suite et fin)

Fernand ouvrit la porte rustique qui permettait d’accéder à la propriété. Il invita Roger à traverser le pâturage, puis à entrer dans l’habitation. Les murs du vestibule étaient tapissés d’un papier peint aux motifs floraux qui accueillait gaiement le visiteur. Dans la cuisine, une femme brune d’environ cinquante ans et deux jeunes filles également brunes consommaient tranquillement leur petit déjeuner.

-Roger, annonça Fernand, je te présente ma femme Ida, nos filles Emma et Bénédicte ! Nous avons un invité, ajouta – t – il en s’adressant aux femmes ; c’est mon ami Roger qui s’est perdu en montagne en se croyant poursuivi par Martinet !

-Martinet ? s’étonna Roger amusé ; ton ours donne des coups de martinet ?

-Mais non, vieux plaisantin ! s’esclaffa Fernand. Nous l’avons appelé comme ça parce qu’il a l’habitude de se tenir debout sur ses pattes de derrière en battant de celles de devant !

Les deux hommes s’assirent. Bénédicte les servit. Après le petit déjeuner, elle proposa à Roger de la suivre. C’était le moment qu’elle consacrait à nourrir les animaux.

La basse – cour était dissimulée de la vue des arrivants par la maison. Elle comprenait quatre volières entourant une cour. Dans l’une d’elles, une cinquantaine de pigeons voletaient dans tous les sens en roucoulant. Bénédicte leur lança du grain, avant d’en faire autant aux poules et aux canards des autres cages. Puis, elle conduisit Roger à l’enclos des moutons. Ceux – ci s’éloignèrent d’abord, effrayés par la présence de l’étranger. Ils ne furent rassurés que lorsque Bénédicte, laissant le visiteur hors de l’enclos, sauta la barrière, leur parla et les caressa.

-Ils ne connaissent que papa, maman et moi, lui expliqua – t – elle en le rejoignant. Devant ma sœur, ils s’enfuient aussi, comme devant quelqu’un d’étranger !

Elle s’interrompit ; légère et souriante, Emma les rejoignait, ce qui, en effet, eut le don de faire encore s’éloigner les moutons.

-Ma sœur va maintenant vous faire connaître nos culture, reprit Bénédicte. Vous le voyez : chacun a ici son rayon bien défini. Comme ça, pas de dispute sur les responsabilités et les compétences !

Dans la zone cultivée, blé, légumes et fruits poussaient en abondance. Une citerne, située au milieu, recueillait les eaux pluviales pour l’irrigation et les besoins ménagers. L’énergie électrique était fournie par une dynamo munie d’un arbre à aubes mû par les eaux puissantes du torrent qui bondissait en cascatelles.

Emma expliqua encore à Roger que le fumier provenant des bêtes était utilisé pour fertiliser les terres. Engrais chimiques et pesticides étaient proscrits. Les labours étaient réalisés grâce aux bêtes de trait. Pas de matériel polluant ! Le respect de la nature était complet et la terre n’était pas forcée en vue du profit.

Lentement, Emma et Roger revinrent vers la maison. A ce moment là, un ours, que Roger reconnut avec une certaine frayeur, accourut vers eux. Il s’approcha lentement de l’invité qui, malgré le sourire tranquillisant de la jeune fille, tremblait comme une feuille, le flaira puis lui lécha la main.

-Il est doux comme un mouton, expliqua Emma. Quelques fois, nous le laissons aller en dehors de nos terres, comme ce matin. Nous savons qu’il ne peut qu’effrayer ceux qui, comme vous, ne le connaissent pas.

Ils entrèrent dans la maison où Ida faisait griller la viande sur un feu de bois. Le mot de la fin devait revenir à Fernand au cours du repas de midi.

-Ici, mon cher Roger, nous vivons loin de tout ce qui a empoisonné notre existence durant notre activité professionnelle. L’homme a été appelé par le Créateur à soumettre la terre et à dominer sur les animaux. Mais " soumettre " ne signifie pas " détruire ", de même que " dominer " ne veut pas dire " tyranniser " ! L’homme a le devoir de protéger la nature et de la mettre en valeur. C’est ce que nous nous efforçons de faire.

Roger croyait rêver. Il lui avait suffi d’être effrayé par une bête apprivoisée pour découvrir ce petit paradis où ses amis avaient su trouver le bonheur dans le travail et le respect de soi, loin de toutes les intrigues suscitées par l’ambition et qui asservissent la personnalité humaine.

IL EST SAGE DE REVENIR A LA NATURE.

Pierre–Marie SEMAT.

 

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LE LIVRE ELECTRONIQUE

Le magazine "Micro-Hebdo" n°157 du 19 avril titrait "Le livre électronique fait couler beaucoup d'encre. Mais sonne-t-il la fin du livre imprimé ?".

Coûtant près de 6000 francs , le Cybook testé ne semble pas sonner la fin de nos étagères. On retrouve des inconvénients identiques à ceux d'un micro. Il "plante" (en panne pour les non avertis) facilement laissant son usager dans des problèmes à résoudre de réinitialisation, ce qui n'est pas très agréable quand on se trouve à la terrasse d'un café. Le soleil est un inconvénient car il se reflète sur l'écran. Bien que pouvant changer la tonalité, si l'écran est assombri on ne vois plus le curseur.

Ce qui est intéressant c'est que l'on peut engranger plusieurs milliers de pages. Certains livres (du domaine public) sont téléchargeables à des prix très intéressants. Amphitryon de Molière, publié chez Bibliopolis affiche un prix de 9,50 francs.

Si vous souhaitez l'utiliser le soir, dans un fauteuil ou dans votre lit, la position risque d'être inconfortable. En effet vous devez utiliser un stylet pour pointer le "pageomètre" c'est à dire ce qui vous permet de marquer certaines pages. Le Cybook comporte quatre boutons de navigations, un pour la barre des menus, le second et le troisième pour aller soit à la page précédente, soit à la suivante, enfin le quatrième permet les réglages luminosité, contraste, son et connexion. Plusieurs ports de connexion (port USB, port infrarouge, prise jack son stéréo pour le haut parleur intégré, prise de connexion au réseau électrique, prise de connexion au téléphone, tous ces ports n'étant pas encore en service. Enfin pour télécharger un livre sur le site internet du fabricant nous nous connectons au téléphone et nous payons avec notre carte bancaire.

Le Cybook ou tout autre système similaire ne remplacera pas le livre de sitôt, mais je pense qu'il trouvera une place dans un domaine qui n'existe pas encore. Celui de pouvoir se déplacer avec de nombreux documents dans un espace réduit, utile soit pour un étudiant, un formateur, un enseignant, un conférencier.

Le plaisir d'avoir un livre dans les mains ne pourra pas être remplacé, tout comme les logiciels, cd-rom, imprimantes spéciales, concernant la photographie ne remplaceront pas la photo papier. Les nouvelles techniques peuvent être innovantes, apporter une aide véritable ou une complémentarité, mais pas remplacer totalement ce que prévoit la revue Micro Pratique de Mai. D'accord tout est de plus en plus miniaturisé mais bonjour les kilos de piles et de recharges de batteries qu'il faudra porter. Dernier argument défavorable : qui osera se promener avec son livre électronique de plusieurs milliers de francs à la main, dans la rue ? sans oublier le sac à batteries.

 

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NOUS AVONS RECU, NOUS AVONS LU par Charles BARONCINI

Kinésiologie et Poésie - La Poésie est une thérapie - de Bernard HAUDUC édition Publibook (www.publibook.com)

"Chaque hémisphère de notre cerveau a des fonctions différentes. Le gauche est auditif, abstrait, rationnel, objectif, mental, scientifique, logique…. L'hémisphère droit gère la fantaisie, l'imagination, l'humour, la musique, la poésie…."

Est-ce que j'ai eu une gueule d'hémisphère ? aurait pu dire ARLETTY…moi, je dis qu'il faut absolument lire l'ouvrage de Bernard HAUDUC tant il est riche de philosophie, de spiritualité, d'écologie. Son dossier sur l'eau que nous consommons est remarquable, inattendu. Bernard HAUDUC est une force tranquille de sagesse. Ecoutons le : "l'organisation équilibrée de nos atomes repose sur notre propre équilibre, sur notre confiance en nous, sur notre évolution".

Pour ce qui concerne le stress, écoutons le encore : " il convient, aujourd'hui de revenir à un rythme convenable, d'aérer son emploi du temps, de prendre des pauses, de goûter à la vie, il ne faut pas se gaver d'activités, il faut créer un équilibre entre travail et loisirs".

Mieux qu'une thérapie, Bernard HAUDUC nous incite à voir la vie autrement et l'auteur s'efface pour faire une grande place aux poètes d'hier et à ceux d'aujourd'hui dont il fait partie. Il en résulte une anthologie très originale que l'on peut offrir aux amateurs de poésies et aux autres pour leur apporter un élément indispensable à la culture.

"le seul plaisir du poète est de s'exprimer et de pouvoir faire partager ses poèmes à tous ceux qui le liront."

Cela pour enrichir nos deux hémisphères, mais surtout le droit, évidemment !

La question de Henri ALLEG - éditions de Minuit

J'ai lu, il y a plus de quarante ans, ce livre où l'auteur, communiste algérois, décrivait les tortures dont il avait été lui-même victime en Algérie sous la responsabilité du général M. (il s'agissait de MASSU). Cet ouvrage fur presque aussitôt censuré. Il en résulte qu'un certain nombre d'exemplaires ont pu circuler. Aujourd'hui les mémoires d'un général bourreau (on ne censure que les victimes) révèle au grand public les crimes contre l'humanité perpétrés pendant la guerre d'Algérie.

A l'époque, seuls des communistes et sympathisants ont protesté et manifesté contre ces atrocités. Comme nous n'étions ni ministres ni vedettes du show-biz, cela n'a intéressé ni les agences de presse et encore moins nos historiens. Il est question maintenant de sanctions, de repentance…. Mais le mal est fait ! Honte à tous ceux qui auraient pu l'arrêter…

Traces n° 141 Printemps 2001 - Michel François LAVAUR (*)- 44330 Le Pallet

C'est un parfait fouillis. Des pages surchargées, écrites dans tous les sens. A droite, à gauche, en bas ou au centre des illustrations… Des calligraphies petites, grosses, parfaitement disparates, de jolis poèmes, d'autres… C'est très dense. Parfois 5 à 6 poèmes sur une seule page.

Mais, j'aime beaucoup, car j'ai l'impressions d'être dans une brocante et je vous invite à vous ypromener avec moi à la recherche d'une rareté.

"L'hiver s'égoutte au bord des toits
A bout d'haleine
Dans les arbres
Nichent des soleils à naître.
Le vent a encore un secret à nous dire,
Dernier soupire de la saison." Claudia ADROVER

C'est superbe ! je vous laisse le soin d'en découvrir d'autres….

(*) Plusieurs dessins de M-F LAVAUR figurent sur notre site www.villageois.org/aelacg

AN+ revue trimestrielle n°5 –Elie Duvivier , rue du cimetière 22 B.7340 Colfontaine-

Passons de la brocante à la galerie. Cela se visite aussi. Au bas, des poèmes, une appréciation pour mieux connaître les auteurs. Un entretien d’Elie DUVIVIER et Serge TOME sur le web au sujet de l’haïku qui est la forme la plus répandue sur internet. Mais revenons à la poésie sur beau papier. Comme nous aimons beaucoup les chats à " Poèmes et Lettres Sans Frontières ", nous n’avons pu résister à " Minou " de Louisette ROLAND. Extrait :

" Gentil Minou se fait tout beau
Minou minaude, mime adorable
Coquet, c$âlin coquin
Il bichonne sa robe de velours noir
Puis lové dans son écrin favori
Un vieux pull rose délaissé
Près d’un feu chaleureux
Il sommeille, nounours ronronnant ! "

A force de mentir au temps de Philippe A.BOIRY – Edition Nouvelle Pleïade –Etave-chemin des Fontanilles – 11510 Fitou-

Extrait de la préface de Francis CONEM :

" Je ne vais pas vous montrer du doigt l’un après l’autre chacun des présents poèmes. A vous de les découvrir, à vous de les mériter. "

Notre recette : pour les découvrir, il suffit de les lire d’une seule traite jusqu’au dernier. Pour les mériter, il faut les relire lentement et se les réciter en soi-même. Et c’est alors qu’on se met à les aimer et à les relire encore.

RUPTURE

Comme le vent sculptant ta robe sur ton corps,
Je savais que la route était, hélas, ouverte,
Je savais qu’à la fin, au bout des découvertes,
Tu partirais ce soir, par ce long chemin d’or.

Je savais que l’absence, en sculptant l’avenir,
Tarauderait mon cœur, perdu de solitude,
Qu’il faudrait oublier nos belles habitudes
Et vivre emprisonné, dans tant de souvenirs.

Je savais que le rire en cachant nos détresses,
Serait l’unique masque à porter dignement
Pour cette fin des jours où nous fûmes amants
Ignorant, au jardin, les fleurs de la tristesse.

Le plus lourd à porter sera nos deux silences,
Nos deux vies séparées et notre éloignement.
Je reverrai ton corps qu’aura sculpté le vent
Sur ta robe indiscrète et dans ma souvenance.

Les illustrations, pleine page, délicates et sensuelles sont signées d’un autre poète : Michel-François LAVAUR (voir précédemment le compte rendu de la revue Traces)

La braise et l’étincelle n°33 du 15 Mai 2001 – Annie et Yves-Fred BOISSET 69/89 rue Jules Michelet 92200 Colombes.

Avec " les paysans de la mer " se termine " les métiers et leurs saints patrons ". On y apprend, entre autre, que les huîtres peuvent vivre 15 ans après un premier élevage de 2 ans et… du fait qu’elles ne se reproduisent plus, elles disparaîtraient de nos côtes.

C’est fini " les métiers ", mais avec " Détours en France avec nos provinces et leurs blasons " Emma MICHEL va nous entraîner dans de nouvelles aventures culturelles.

Par Marc MOLLE " Beethoven, l’amour et la force " où s’exhalent, entre les lignes, la symphonie héroïque, Coriolan, les concertos pour piano… C’est heureusement à suivre.

Pour la première fois, une délégation de poètes est reçue au ministère de la Culture pendant 90 minutes. Les poètes proposent, entre autres projets, comme dans le métro parisien, l’affichage d’un poème dans chaque mairie de France. 36000 poèmes !

Fred-Yves BOISSET exprime ses regrets pour le mépris dans lequel les médias tiennent les poètes. Vous auriez pu proposer une émission programmée à la suite de " question pour un champion ", dans laquelle seraient enfermés, dans une bulle, des poètes avec leurs muses : " Loft Poésie ". Cela ferait " péter " l’audimat et Georges PASTRE serait satisfait : aucune faute de français n’y serait commise…

Idées pour tous – Mars 2001 – Denis AUSSET SAINT EUDES – 178 route de Bagard 30140 Boisset et Gaujac

Légionellose, l’épidémie qu’on nous cache. 10000 morts par an. L’Amérique relance la guerre des étoiles. La dégradation de l’environnement est la rançon des vacanciers. Le réchauffement climatique accroît les risques de chutes de pierres. L’ambroisie provoque de graves allergies, rhinites, crises d’asthme. Ce n’est pas France-Infos, c’est Sciences et Vie.

Heureusement, cher Idéiste, que vous accordez toujours une place à la poésie :

Mon poème, tu m’es donné
Tu mûris comme un fruit sauvage
Dans le verger abandonné.
Je lis l’amour sur ton visage.
Mon poème, d’où tombes-tu,
Portant ce manteau de nuage ?
Viens-tu du ciel… ou bien as-tu
Grandi dans notre voisinage ?
Est-ce le soir ou le matin ?
Dans le désert a fleuri l’herbe
Tu as bousculé mon destin
Poème, serais-tu le Verbe ?

Madeleine JACOT VERDEIL

Le passager clandestin – Trimestriel de poésie n°16 – chemin des quilles-résidence Port Cros- Bât.A3 – 34200 Sète

" La poésie ne fait plus recette. Dans une société dominée par l’argent, l’homme perd peu à peu ses repères " extrait de l’éditorial d’Hervé POUPARD. Nous sourions avec l’humeur de Jean VAN NOSTRAND : " ce qui existe, existe… ma concierge existe, Claudia SCHIFFER existe et mon voisin du dessous avec son orchestre ! ". Nous approuvons Théo CRASSAS dont la profession est de vivre de l’amour des autres et dont l’unique loisir est l’écriture, qui est séduit par l’intelligence, la générosité et l’élégance. Nous respectons Jean DESPERT qui, bien que vivant, a donné son nom à une rue de Guyancourt :

Quand nous aurons voilé
Tous les miroirs et clos
Les fenêtres du jour ;
Après que nous aurons
Arrêté les pendules,
Vidé les sabliers
Et masqué les cadrans ;
Quand nous aurons nié
Le temps aux quatre faces
Des saisons du courage,
Aurons nous pour autant
Désamorcé la mort ?

 

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Cela bouge sur INTERNET. Manifestations nombreuses d’indignation à l’encontre de Jean Ferrat et de son producteur. (lire également L’écho du Village n°12 du mois de juin en kiosques ainsi que le magazine internet de l’écho du village dans lequel Bernard Hauduc a fait part de son avis sur le sujet).

Les faits : 24 octobre 2000, un huissier se présente au siège de l’association MUSIC CONTACT. Assignation : reproche d’avoir reproduit sur son site web les textes de 54 chansons du répertoire du chanteur. Petite structure d’aide aux musiciens, l’association n’a pas l’assise suffisante pour résister. Elle lance un appel à soutien. ( www.villageois.org/music-contact-France/fondsoutien.html )

Monsieur Jean Ferrat, c’est un malentendu. Vous n’allez tout de même pas traîner en justice une association dont le seul délit est de vous aimer… C’est votre droit de vous opposer à la publication de vos textes, mais… à notre époque de mondialisation financière, de compromissions politiques, de star système, de show-biz, de stress, que reste-t-il à notre société ? Vous serez d’accord avec moi, monsieur Jean Ferrat. Seules les associations par leur générosité, leur fraîcheur, leur désintéressement nous apportent une joie de vivre collective. Monsieur Jean Ferrat, ce n’était qu’un malentendu… que vivent les associations

 

NDLR : J’aimerai écrire comme mon ami Charles BARONCINI, " que vivent les associations ", mais comme il est écrit " dans une société dominée par l’argent ", voir ci-dessus Le Passager Clandestin, l’argent commence à dominer un grand nombre d’associations. Si nous avons quelques billets de 100 francs en caisse, d’autres contruisent des empires avec des associations. L’argent n’est pas du tout un mal en soi car il s’agit d’une énergie à utiliser intelligemment. Les associations loi 1901 dont nous fêtons le centenaire cette année, sont utilisées par des personnes, qui si au départ il est légitime de tester une idée avant de créer une société, continuent avec une association. Au point que les associations sont le 1er employeur de France (eh, oui ). Pour cela il suffit de voir l ‘ingéniosité et les moyens mis en œuvre par l’acoss et ses urssaf pour dépister l’association non déclarée et qui gagne de l’argent. Les associations ont 100 ans et des textes cherchant à les modifier sont hélas en préparation.

Bernard Hauduc

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